Cabinet Astrologie & Astronomie
Jupiter vue par le téléscope Hubble en 2021
Jupiter est la 5e planète du Système solaire par ordre d'éloignement au Soleil, et la plus grande par la taille et la masse devant Saturne, qui est comme elle, une planète géante gazeuse.
Elle est même plus volumineuse que toutes les autres planètes réunies avec son rayon moyen de 69 911 km, qui vaut environ 11 fois celui de la Terre, et sa masse de 1,898 × [NNBSP] 1027 kg, qui est 318 fois plus grande.
Orbitant en moyenne à environ 779 millions de kilomètres du Soleil (5,2 AU = voir le Lexique), sa période de révolution vaut un peu moins de 12 ans.
La masse jovienne est par ailleurs une unité utilisée pour exprimer la masse d'objets substellaires tels que les naines brunes.
Elle a une composition similaire au Soleil, constituée principalement d'hydrogène mais, aussi d'hélium pour 1/4 de sa masse et 1/10 de son volume. Elle possède probablement un noyau rocheux composé d'éléments plus lourds mais, comme les autres planètes géantes, Jupiter n'a pas de surface solide bien définie mais, plutôt un vaste manteau d'hydrogène métallique.
De petites quantités de composés tels que l'ammoniac, le méthane et l'eau sont aussi détectables. Elle connaît toujours une contraction continue de son intérieur qui génère une chaleur supérieure à celle reçue du Soleil grâce au mécanisme de Kelvin-Helmholtz.
Sa rapide période de rotation estimée à 9 h 55’ implique que la planète prend la forme d'un ellipsoïde de révolution avec un renflement léger autour de l'équateur et permet de générer un important champ magnétique donnant naissance à la magnétosphère de Jupiter, la plus puissante du Système solaire.
Son atmosphère extérieure est visiblement séparée en plusieurs bandes de couleurs allant du crème au brun à différentes latitudes, avec des turbulences et des tempêtes dont les vents violents atteignent 600 km/h le long de leurs frontières interactives.
La Grande Tache rouge, un anticyclone géant de taille comparable à la Terre observé depuis au moins le XVIIe siècle, en est un exemple.
Regroupant Jupiter et les objets se trouvant dans sa sphère d'influence, le système jovien est une composante majeure du Système solaire externe. Il comprend d'abord les 92 lunes connues de Jupiter et notamment les 4 satellites galiléens :
Observés pour la première fois en 1610 par Galilée au moyen de sa lunette astronomique, sont les premiers objets découverts par l'astronomie télescopique.
Ganymède est notamment le plus grand satellite naturel du Système solaire, dont la taille dépasse celle de Mercure. Le système comprend aussi les anneaux de Jupiter, beaucoup plus fins que ceux de Saturne.
L'influence de la planète s'étend ensuite, au-delà du système jovien, à de nombreux objets dont les astéroïdes troyens de Jupiter qui sont près de 10 000 à être stabilisés sur son orbite.
Pioneer 10 est la première sonde spatiale à survoler Jupiter en 1973. La planète est ensuite explorée à plusieurs reprises par les sondes du programme Pioneer et du programme Voyager jusqu'en 1979.
La sonde Galileo est mise en orbite autour de Jupiter entre 1995 et 2003 tandis que l'orbiteur Juno fait de même en 2016 et continuera sa mission jusqu'à au moins 2025.
Les cibles futures de l'exploration du système jovien comprennent notamment le probable océan subglaciaire de la lune Europe, qui pourrait abriter la vie.
Visible à l'œil nu dans le ciel nocturne et même habituellement le 4e objet le plus brillant de la voûte céleste (après le Soleil, la Lune et Vénus), Jupiter est connue depuis la Préhistoire. Elle est nommée d'après le dieu romain Jupiter (maître des autres dieux), en raison de sa grande luminosité. Le symbole astronomique de la planète est ♃, peut-être une représentation stylisée de la foudre contrôlée par le dieu.
Caractéristiques physiques
Jupiter vue par le télescope James Webb
Jupiter est l'une des 4 planètes géantes gazeuses, étant principalement composée de gaz et dépourvue de réelle surface. C'est la plus grande planète du Système solaire, avec un diamètre équatorial de près de 143 000 km. La densité moyenne de Jupiter, 1,326 g/cm3, est la 2e plus élevée des planètes géantes, mais reste inférieure à celles des 4 planètes telluriques.
Composition chimique
La haute atmosphère de Jupiter est composée à 93 % d'hydrogène - 7 % d'hélium en nombre d'atomes, ou 86 % de dihydrogène - 13 % d'hélium en nombre de molécules. Les atomes d'hélium étant plus massifs que les atomes d'hydrogène, l'atmosphère est donc approximativement constituée en masse de 75 % d'hydrogène - 24 % d'hélium, le pourcentage restant étant apporté par divers autres éléments et composés chimiques (traces de méthane, de vapeur d'eau, d'ammoniac, très petites quantités de carbone, d'éthane, de sulfure d'hydrogène, de néon, d'oxygène, d'hydrure de phosphore et de soufre).
La couche la plus externe de la haute atmosphère contient des cristaux d'ammoniac.
Par mesures infrarouges et ultraviolettes, des traces de benzène et d'autres hydrocarbures ont également été détectées. L'intérieur de Jupiter contient des matériaux plus denses et la distribution par masse est de 71 % d'hydrogène - 24 % d'hélium - 5 % d'autres éléments .
Les proportions d'hydrogène et d'hélium dans la haute atmosphère sont proches de la composition théorique de la nébuleuse protosolaire qui aurait donné naissance au Système solaire.
Néanmoins, le néon n'y est détecté qu'à hauteur de 20 parties par million en termes de masse, 1/10 de ce qu'on trouve dans le Soleil. L'hélium y est également en défaut, mais à un degré moindre. Cet appauvrissement pourrait résulter de la précipitation de ces éléments vers l'intérieur de la planète sous forme de pluie.
Les gaz inertes lourds sont 2 à 3 fois plus abondants dans l'atmosphère de Jupiter que dans le Soleil.
Par spectroscopie, on pense que Saturne possède une composition similaire à Jupiter, mais qu'Uranus et Neptune sont constituées de beaucoup moins d'hydrogène et d'hélium.
Cependant, aucune sonde n'ayant pénétré l'atmosphère de ces géantes gazeuses, les données d'abondance des éléments plus lourds ne sont pas connues.
En haut à droite Jupiter a un diamètre 10 fois plus petit (× 0,10045) que celui
du Soleil
En bas à gauche Jupiter a un diamètre 11 fois plus grand (× 10,9733)
que celui de la Terre
Masse et dimensions
Jupiter est 2,5 fois plus massive que toutes les autres planètes du Système solaire réunies, tellement massive que son barycentre avec le Soleil est situé à l'extérieur de ce dernier, à environ 1,068 rayon solaire du centre du Soleil.
Par ailleurs, son diamètre est un ordre de grandeur inférieur à celui du Soleil mais, 11 fois plus grand que celui de la Terre (environ 143 000 km) et on pourrait placer environ 1 322 corps de la taille de cette dernière dans le volume occupé par la géante gazeuse.
En revanche, la densité de Jupiter n'est que 1/4 de celle de la Terre (0,240 fois, précisément), elle n'est donc que 318 fois plus massive que cette dernière.
Si Jupiter était plus massive, son diamètre serait plus petit par compression gravitationnelle : l'intérieur de la planète serait plus comprimé par une plus grande force gravitationnelle, décroissant sa taille. Par conséquent, Jupiter posséderait le diamètre maximal d'une planète de sa composition et de son histoire.
Cette masse a eu une grande influence gravitationnelle sur la formation du Système solaire. La plupart des planètes et des comètes de courte période sont situées près de Jupiter et les lacunes de Kirkwood de la ceinture d'astéroïdes lui sont dues en grande partie.
La masse de Jupiter, (ou masse jovienne), est souvent utilisée comme unité pour décrire les masses d'autres objets, en particulier les planètes extrasolaires et les naines brunes. La planète a parfois été décrite comme une étoile ratée, mais il faudrait qu'elle possède 13 fois sa masse actuelle pour démarrer la fusion du deutérium et être cataloguée comme une naine brune et 70 à 80 fois pour devenir une étoile. La plus petite naine rouge connue, en date de 2017, est 85 fois plus massive, mais légèrement moins volumineuse que Jupiter (84 % de son rayon). Des exoplanètes beaucoup plus massives que Jupiter ont été découvertes. Ces planètes pourraient être des géantes gazeuses semblables à Jupiter, mais pourraient appartenir à une autre classe de planètes, celle des Jupiter chauds, parce qu'elles sont très proches de leur étoile primaire.
Jupiter rayonne plus d'énergie qu'elle n'en reçoit du Soleil. La quantité de chaleur produite à l'intérieur de la planète est presque égale à celle reçue du Soleil. Le rayonnement additionnel est généré par le mécanisme de Kelvin-Helmholtz, par contraction adiabatique. Ce processus conduit la planète à rétrécir, la valeur ayant été auparavant évaluée à 2 cm chaque année, bien que cette valeur ait été réduite par d'autres calculs à environ 1 mm/an grâce à de nouveaux calculs de chaleur interne et d'albédo de Bond à partir de mesures de la sonde Cassini. Lorsque Jupiter s'est formée, elle était nettement plus chaude et son diamètre était double.
Renflement équatorial
Jupiter montre un renflement équatorial important : le diamètre au niveau de l'équateur (142 984 km) est 6 % plus important que le diamètre au niveau des pôles (133 708 km). La plupart des planètes, y compris la Terre, possèdent ce genre d'aplatissement à des degrés divers, qui dépend de la vitesse de rotation de la planète, de sa composition interne plus ou moins solide et de la masse de son noyau. Plus un noyau est massif, moins le renflement est important, toutes choses étant égales par ailleurs.
Ainsi, il est possible d'en tirer des enseignements sur la structure interne de Jupiter. Les trajectoires des sondes Voyager 1 et 2 ont été analysées, le renflement provoquant des déviations spécifiques des trajectoires. La caractérisation précise du renflement, ainsi que les données connues concernant la masse et le volume de Jupiter, montrent que cette planète doit posséder un noyau dense et massif, de l'ordre de 12 masses terrestres.
Structure interne
Modèle en coupe de l'intérieur de Jupiter
Un noyau rocheux est entouré
d'hydrogène métallique
Les connaissances sur la composition planétaire de Jupiter sont relativement spéculatives et ne reposent que sur des mesures indirectes. Selon l'un des modèles proposés, Jupiter ne posséderait aucune surface solide, la densité et la pression augmentant progressivement vers le centre de la planète. Selon une autre hypothèse, Jupiter pourrait être composée d'un noyau rocheux (silicates et fer) comparativement petit (mais néanmoins de taille comparable à celle de la Terre, et de 10 à 15 fois la masse de celle-ci), entouré d'hydrogène en phase métallique qui occupe 78 % du rayon de la planète. Cet état serait liquide, à la manière du mercure. Il est dénommé ainsi, car la pression est telle que les atomes d'hydrogène s'ionisent, formant un matériau conducteur. Cet hydrogène métallique serait lui-même entouré d'hydrogène liquide, à son tour entouré d'une fine couche d'hydrogène gazeux. Ainsi, Jupiter serait en fait une planète essentiellement liquide.
Des expériences ayant montré que l'hydrogène ne change pas de phase brusquement (il se trouve bien au-delà du point critique), il n'y aurait pas de délimitation claire entre ces différentes phases, ni même de surface à proprement parler.
Quelques centaines de kilomètres en dessous de la plus haute atmosphère, la pression provoquerait une condensation progressive de l'hydrogène sous forme d'un brouillard de plus en plus dense, qui formerait finalement une mer d'hydrogène liquide. Entre 14 000 et 60 000 km de profondeur, l'hydrogène liquide céderait la place à l'hydrogène métallique de façon similaire. Des gouttelettes de démixtion, plus riches en hélium et néon se précipiteraient vers le bas à travers ces couches, appauvrissant ainsi la haute atmosphère en ces éléments. Cette immiscibilité, prévue théoriquement depuis les années 1970 et vérifiée expérimentalement en 2021, devrait affecter une épaisseur d'environ 15 % du rayon jovien. Elle pourrait expliquer le déficit de l'atmosphère jovienne en hélium et en néon, et l'excès de luminosité de Saturne. Les énormes pressions générées par Jupiter entraînent les températures élevées à l'intérieur de la planète, par un phénomène de compression gravitationnelle (mécanisme de Kelvin-Helmholtz) qui se poursuit encore de nos jours, par une contraction résiduelle de la planète.
Des résultats de 1997 du Laboratoire national de Lawrence Livermore indiquent qu'à l'intérieur de Jupiter, la transition de phase à l'hydrogène métallique se fait à une pression de 140 GPa (GPa = voir le Lexique) (1,4 Mbar) et une température de 3 000 K (K = voir le Lexique).
La température à la frontière du noyau serait de l'ordre de 15 000 K et la pression à l'intérieur d'environ 3 000 à 4 500 GPa (30-45 Mbar), tandis que la température et la pression au centre de Jupiter seraient de l'ordre de 70 000 K et 70 Mbar, soit plus de 10 fois plus chaudes que la surface du Soleil. La faible inclinaison de l'axe de Jupiter fait que ses pôles reçoivent bien moins d'énergie du Soleil que sa région équatoriale.
Ceci causerait d'énormes mouvements de convection à l'intérieur des couches liquides et serait ainsi responsable des forts mouvements des nuages dans son atmosphère.
En mesurant précisément le champ gravitationnel de Jupiter, la sonde Juno a montré la présence d'éléments plus lourds que l'hélium réparti dans les couches internes entre le centre et la moitié du rayon de la planète, ce qui entre en contradiction avec les modèles de formation des planètes géantes. Ce phénomène pourrait s'expliquer par un ancien impact entre Jupiter et un astre d'une masse égale à environ 10 fois celle de la Terre.
Atmosphère
L'atmosphère jovienne comporte 3 couches de nuages distinctes :
La combinaison des nuages d'eau et de la chaleur provenant de l'intérieur de la planète est propice à la formation d'orages. La foudre engendrée est jusqu'à 1 000 fois plus puissante que celle observée sur la Terre.
L'atmosphère externe de Jupiter subit une rotation différentielle, remarquée pour la première fois par Giovanni Domenico Cassini en 1690, qui a aussi estimé sa période de rotation. La rotation de l'atmosphère polaire de Jupiter est d'environ 5' plus longue que celle de l'atmosphère à la ligne équatoriale. De plus, des bancs de nuages circulent le long de certaines latitudes en direction opposée des vents dominants. Des vents d'une vitesse de 360 km/h y sont communs. Ce système éolien serait causé par la chaleur interne de la planète. Les interactions entre ces systèmes circulatoires créent des orages et des turbulences locales, telles la Grande Tache rouge, un large ovale de près de 12 000 km sur 25 000 km d'une grande stabilité, puisque déjà observé avec certitude depuis au moins 1831 et possiblement depuis 1665. D'autres taches plus petites ont été observées depuis le XXe siècle.
La couche la plus externe de l'atmosphère de Jupiter contient des cristaux de glace d'ammoniac. Les couleurs observées dans les nuages proviendraient des éléments présents en quantité infime dans l'atmosphère, sans que les détails soient là non plus connus. Les zones de nuages varient d'année en année en termes de largeur, couleur et intensité, mais sont toutefois assez stables pour que les astronomes leur assignent des noms.
D'après une étude américaine de 2013, dirigée par Mona Delitsky du California Speciality Engineering et Kevin Baines de l'Université du Wisconsin à Madison, des diamants se formeraient dans l'atmosphère de Jupiter et de Saturne à partir du méthane atmosphérique. Cette étude rejoint toutes celles suggérant la production hypothétique de diamants dans les planètes gazeuses massives mais, leur observation étant absente, elles restent purement théoriques. En 2017, de nouvelles expériences simulant les conditions présumées régner 10 000 km sous la surface d'Uranus et de Neptune confortent ce modèle en produisant des diamants de taille nanométrique. Ces température et pression extrêmes ne peuvent pas être maintenues plus d'une nanoseconde en laboratoire, mais elles sont atteintes dans les profondeurs de Neptune ou d'Uranus, où des nanodiamants pourraient se former.
Grande tache rouge et autres taches
La Grande Tache rouge prise par Voyager 1
En fausses couleurs
La Grande Tache rouge
La Grande Tache rouge est une tempête anticyclonique persistante située à 22° au sud de l'équateur de Jupiter. Son existence est connue depuis au moins 1831 et peut-être depuis 1665. Des modèles mathématiques suggèrent que la tempête est stable, et est une caractéristique permanente de la planète. Elle est suffisamment grande pour être visible au travers de télescopes depuis la Terre.
La Grande Tache rouge présente une forme ovale, de 24 000 km à 40 000 km de long sur 12 de large, suffisamment grande pour contenir 2 ou 3 planètes de la taille de la Terre. L'altitude maximale de la tempête est située à environ 8 km au-dessus du sommet des nuages environnants. Elle tourne sur elle-même dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, avec une période d'environ 6 j, les vents soufflent à plus de 400 km/h sur ses bords.
Des tempêtes de ce genre ne sont pas inhabituelles dans l'atmosphère des géantes gazeuses. Jupiter possède également des ovales blancs et bruns de plus petite taille. Les ovales blancs sont plutôt constitués de nuages relativement froids à l'intérieur de la haute atmosphère. Les ovales bruns sont plus chauds et situés à l'intérieur de la couche nuageuse habituelle. De telles tempêtes peuvent exister pendant des heures ou des siècles.
La Grande Tache rouge est entourée d'un ensemble complexe d'ondes de turbulence qui peuvent donner naissance à un ou plusieurs petits anticyclones satellites.
Restant à une distance stable de l'équateur, elle possède une période de rotation propre, légèrement différente du reste de l'atmosphère avoisinante, parfois plus lente, d'autres fois plus rapide : depuis l'époque où elle est connue, elle a fait plusieurs fois le tour de Jupiter par rapport à son environnement proche.
En l'an 2000, une autre tache s'est formée dans l'hémisphère sud, similaire en apparence à la Grande Tache rouge, mais plus petite. Elle a été créée par la fusion de plusieurs ovales blanches plus petites (observées pour la première fois en 1938). La tache résultante, nommée Oval BA et surnommée Red Spot Junior (Petite Tache rouge en anglais, par rapport à la grande appelée Great Red Spot), a depuis accru son intensité et est passée du blanc au rouge.
Magnétosphère
Une représentation d'artiste du concept de magnétosphère :
1 : Onde de choc
2 : Magnétogaine
3 : Magnétopause
4 : Magnétosphère
5 : Lobe de magnéto-queue boréale
6 : Lobe de magnéto-queue australe
7 : Tore de plasma de Io
Jupiter possède un champ magnétique, 14 fois plus puissant que celui de la
Terre, allant de 4,2 G à l'équateur à 10 à 14 G aux pôles, ce qui en fait le
plus intense du Système solaire (à l'exception des taches solaires). Les données
transmises par la sonde Juno font état d'un champ magnétique global de 7,776 G,
soit près de 2 fois plus intense que le champ précédemment estimé. Il
proviendrait des mouvements de la couche très conductive d'hydrogène métallique
qui, par sa rotation rapide (Jupiter fait un tour sur elle-même en moins de 10
heures), agit comme une immense dynamo. La magnétosphère de la planète
correspond à la région où le champ magnétique de Jupiter est prépondérant sur
toute autre force. La magnétosphère possède une forme globale semblable à une goutte d'eau très
distendue. La partie incurvée fait toujours face au Soleil et dévie le vent
solaire, provoquant un arc de choc à environ 75 rayons de la planète (3 millions
de km). À l'opposé de Jupiter et du Soleil, une immense magnéto-queue s'étend
par-delà l'orbite de Saturne, sur une distance de 650 millions de kilomètres, soit
presque la distance entre Jupiter et le Soleil. Vu de la Terre, la magnétosphère
apparaît 5 fois plus grande que la pleine Lune, malgré la distance. La
magnétosphère est entourée d'une magnétopause, située sur le bord interne d'une
magnétogaine où le champ magnétique de la planète décroît et se désorganise. Les
4 lunes principales de Jupiter sont à l'intérieur de la magnétosphère et
donc protégées des vents solaires. La magnétosphère de Jupiter est à l'origine de 2 structures spectaculaires : Le différentiel de vitesse
entre le champ magnétique en rotation rapide de Jupiter (un tour en 10 heures
environ) et la rotation plus lente de Io autour de Jupiter (un tour en 40
heures) arrache de l’atmosphère de Io (ainsi que d'Europe, dans une moindre
mesure) environ 1 tonne d'ions de soufre et d'oxygène par seconde et accélère
ces ions à grande vitesse, de sorte qu'ils effectuent également un tour de
Jupiter en 10 h. Ces ions forment un gigantesque tore autour de Jupiter,
dont le diamètre équivaut au diamètre de Jupiter elle-même. L'interaction du
tore avec Io génère une différence de potentiel de 400 000 volts avec la surface
de Jupiter, produisant un puissant courant de plusieurs millions d'ampères qui
circule entre Io et les pôles de Jupiter, formant un tube de flux suivant les
lignes de champ magnétique. Ce phénomène produit une puissance de l'ordre de 2,5
térawatt. La situation d'Io, à l'intérieur d'une des plus intenses ceintures de
rayonnement de Jupiter, a interdit un survol prolongé du satellite par la sonde
Galileo qui a dû se contenter de 6 survols rapides de la lune galiléenne entre
1999 et 2002, en se gardant de pénétrer au sein du tore de particules englobant
l'orbite du satellite, particules qui auraient été fatales au fonctionnement de
la sonde. Des particules d'hydrogène de l'atmosphère jovienne sont également capturées
dans la magnétosphère. Les électrons de la magnétosphère provoquent un intense
rayonnement radio dans une large gamme de fréquence (de quelques kilohertz à 40
MHz). Lorsque la trajectoire de la Terre intercepte ce cône d'émissions radio,
celles-ci dépassent les émissions radio en provenance du Soleil. La magnétosphère jovienne permet la formation d'impressionnantes aurores
polaires. Les lignes de champ magnétique entraînent des particules à très haute
énergie vers les régions polaires de Jupiter. L'intensité du champ magnétique
est 10 fois supérieure à celui de la Terre et en transporte 20 000 fois
l'énergie. Formation et migration Jupiter est très probablement la plus ancienne planète du Système solaire. Les
modèles actuels au sujet de la formation du Système solaire suggèrent que
Jupiter s'est formé au niveau ou au-delà de la ligne des glaces, c'est-à-dire à
une distance du proto-Soleil où la température est suffisamment froide pour que
des substances volatiles comme l'eau se condensent en solides. En conséquence,
le noyau planétaire a dû se former avant que la nébuleuse solaire ne commence à
se dissiper, après environ 10 millions d'années. Les modèles de formation
suggèrent que Jupiter a atteint 20 fois la masse terrestre en moins de 1 million
d'années. La masse en orbite crée un vide dans le disque, puis augmente
lentement jusqu'à 50 masses terrestres en 3 à 4 millions d'années. Selon l'hypothèse du Grand Tack, Jupiter aurait commencé à se former à une
distance d'environ 3,5 AU. Au fur et à mesure que la jeune planète accrète de la
masse, l'interaction avec le disque de gaz orbitant autour du Soleil et les
résonances orbitales avec Saturne la font migrer vers l'intérieur, ce qui aurait
perturbé les orbites de ce que l'on pense être des proto-planètes orbitant plus
près du Soleil et provoqué des collisions destructrices entre elles. Saturne
aurait ensuite commencé à migrer également vers l'intérieur, beaucoup plus
rapidement que Jupiter, ce qui aurait conduit les 2 planètes à se verrouiller
dans une résonance de mouvement moyen 3:2 à environ 1,5 AU. Cela aurait ensuite
modifié la direction de la migration en s'éloignant du Soleil jusqu'à près de
leurs orbites actuelles. Ces migrations se seraient produites sur une période de
800 000 ans environ 3 millions d'années après la formation de la planète. Ce
départ aurait permis la formation des planètes intérieures à partir des
décombres, y compris la Terre. Cependant, les échelles de temps de formation des planètes terrestres résultant
de l'hypothèse du Grand Tack semblent incompatibles avec la composition
terrestre mesurée. De plus, la probabilité que la migration vers l'extérieur se
soit réellement produite dans la nébuleuse solaire est très faible. Certains
autres modèles prédisent par ailleurs la formation d'analogues de Jupiter dont
les propriétés sont proches de celles de la planète à l'époque actuelle. La
formation de Jupiter aurait également pu avoir lieu à une distance beaucoup plus
grande, comme 18 AU. Saturne, Uranus et Neptune se seraient formées encore plus
loin que Jupiter, et Saturne aurait également migré vers l'intérieur. Orbite Jupiter (rouge)
La distance moyenne entre Jupiter et le Soleil est de 778 300 000 km (environ
5,2 fois la distance moyenne entre la Terre et le Soleil) et la planète boucle
une orbite en 11,86 ans. L'orbite de Jupiter est inclinée de 1,31° par rapport à
celle de la Terre.
Jupiter était au périhélie le 17 mars 2011 et à l'aphélie le 17 février 2017. Rotation L'inclinaison de l'axe de Jupiter est relativement faible : seulement 3,13°. En
conséquence, la planète n'a pas de changements saisonniers significatifs. La rotation de Jupiter est la plus rapide du Système solaire : la planète
effectue une rotation sur son axe en un peu moins de 10 h. Cette rotation
produit une accélération centrifuge à l'équateur, y conduisant à une
accélération nette de 23,12 m/s² (la gravité de surface à l'équateur est de
24,79 m/s²). La planète a ainsi une forme oblate, renflée à l'équateur et
aplatie aux pôles, un effet facilement perceptible depuis la Terre à l'aide d'un
télescope amateur. Le diamètre équatorial est 9 275 km plus long que le diamètre
polaire. Jupiter n'étant pas un corps solide, sa haute atmosphère subit un processus de
rotation différentielle. La rotation de la haute atmosphère jovienne est environ
5’ plus longue aux pôles qu'à l'équateur. En conséquence, 3 systèmes sont
utilisés comme référentiel, particulièrement pour tracer les mouvements de
caractéristiques atmosphériques. Le premier système concerne les latitudes entre
10° N et 10° S, le plus court, d'une période de :
Le deuxième système, s'applique aux latitudes au nord et au sud de cette bande, d'une période de :
Le troisième système, initialement défini par les
radio-astronomes, correspond à la rotation de la magnétosphère de la planète :
sa période est la période officielle, soit :
Cortège de Jupiter Satellites naturels En 2023, 92 satellites naturels de Jupiter sont confirmés. C'est la 2e
planète du système solaire par le nombre de ses satellites naturels connus. 4 sont de très grands satellites, connus depuis plusieurs siècles et
regroupés sous la dénomination de lunes galiléennes : Sur les 67 lunes, l'on compte 60 lunes qui font moins de 10 km de diamètre. Parmi les lunes de Jupiter : Les 16 principaux satellites sont nommés d'après les conquêtes amoureuses de
Zeus, l'équivalent grec du dieu romain Jupiter. Satellites galiléens Photos d'Hubble d'un triple transit devant Jupiter par :
Les satellites galiléens, ou lunes galiléennes, sont donc les 4 plus grands
satellites naturels de Jupiter. Ils sont observés pour la première fois par
Galilée en janvier 1610 grâce à l'amélioration de sa lunette astronomique et
leur découverte est publiée dans Sidereus nuncius en mars 1610. Ils sont alors
les premiers satellites naturels découverts en orbite autour d'une autre planète
que la Terre, ceci remettant grandement en cause le modèle géocentrique défendu
par de nombreux astronomes de l'époque et prouvant l'existence d'objets célestes
invisibles à l'œil nu. Si Galilée les nomme initialement Medicea Sidera (en français : étoiles
médicéennes) en l'honneur de la maison de Médicis, les noms qui entrent dans la
postérité sont ceux choisis par Simon Marius (qui revendiquait par ailleurs la
paternité de la découverte des lunes), d'après une suggestion de Johannes
Kepler. Ces dénominations correspondent à des personnages de la mythologie
grecque, maîtresses et amants de Zeus (Jupiter dans la mythologie romaine), soit respectivement : Animation de la résonance de Laplace de Io, Europe et Ganymède Ces satellites sont parmi les plus grands objets du Système solaire à
l'exception du Soleil et des 8 planètes, tous étant plus grands que les
planètes naines. En particulier, Ganymède est avec ses 5 262 km de diamètre la
lune la plus grande et la plus massive du Système solaire, dépassant en taille
la planète Mercure. Callisto, avec ses 4 821 km de diamètre, est à peu de chose près
aussi grand que Mercure. Io et Europe ont une taille similaire à celle de la
Lune (1 738,1 km). Représentant 99,997 % de la masse en orbite autour de Jupiter, elles
restent les seules lunes connues de la planète pendant près de 3 siècles
jusqu'à la découverte en 1892 de la 5e plus grande, Amalthée, dont le
diamètre est bien plus faible avec 262 km pour sa plus grande dimension. Ce sont
également les seules lunes de Jupiter suffisamment massives pour être
sphériques. Par ailleurs, les 3 lunes intérieures, (Io - Europe - Ganymède) sont le seul
exemple connu de résonance de Laplace : les 3 corps sont en résonance orbitale
4:2:1. Ainsi, quand Ganymède tourne 1 fois autour de Jupiter ; Europe tourne
exactement 2 fois ; Io précisément 4 fois. En conséquence, les orbites de ces lunes
sont déformées elliptiquement, chacune d'elles recevant en chaque point de son
orbite une de la part des 2 autres. En revanche, les forces de marées de
Jupiter tendent à rendre leurs orbites circulaires. Ces 2 forces déforment
chacune de ces 3 lunes quand elles s'approchent de la planète, provoquant un
réchauffement de leur noyau. En particulier, Io présente une activité volcanique
intense et Europe un remodelage constant de sa surface. Structures de surface des 4 lunes
Classification Avant la mission Voyager, les lunes de Jupiter étaient parfaitement classées en
4 groupes de 4, sur la base de leurs éléments orbitaux. Depuis lors,
les découvertes de nouvelles lunes de petite taille sont venues contredire cette
classification. On considère maintenant qu'il existe 6 groupes principaux,
certains groupes étant plus particularisés que d'autres. Une subdivision de base consiste à regrouper les 8 satellites intérieurs, de
tailles très diverses mais possédant des orbites circulaires très faiblement
inclinées par rapport à l'équateur de Jupiter, et dont la recherche pense qu'ils
se sont formés en même temps que la géante gazeuse. Cet ensemble peut être
subdivisé en 2 sous-groupes : Les autres lunes forment un ensemble d'objets irréguliers placés sur des orbites
elliptiques et inclinées, probablement des astéroïdes ou des fragments
d'astéroïdes capturés. Il est possible de distinguer 4 groupes, sur la base
d'éléments orbitaux similaires, dont la recherche pense que les éléments
partagent une origine commune, peut-être un objet plus grand qui s'est fragmenté
: Anneaux planétaires Schéma des anneaux de Jupiter par rapport aux orbites de certaines de ses lunes Jupiter possède plusieurs anneaux planétaires, très fins, composés de particules
de poussières continuellement arrachées aux lunes les plus proches de la planète
lors de micro-impacts météoriques du fait de l'intense champ gravitationnel de
la planète. Ces anneaux sont en fait tellement fins et sombres qu'ils ne furent
découverts que lorsque la sonde Voyager 1 s'approcha de la planète en 1979. Du
plus près au plus lointain du centre de la planète, les anneaux sont regroupés
en 3 grandes sections : Ces anneaux sont constitués de poussières et non de glace comme c'est le cas des
anneaux de Saturne. Ils sont également extrêmement sombres, avec un albédo de
l'ordre de 0,05. Il existe également un anneau externe extrêmement ténu et distant qui tourne
autour de Jupiter en sens rétrograde. Son origine est incertaine, mais pourrait
provenir de poussière interplanétaire capturée. Interaction avec le Système solaire Diagramme des astéroïdes troyens dans l'orbite de Jupiter
Avec celle du Soleil, l'influence gravitationnelle de Jupiter a modelé le
Système solaire. Les orbites de la plupart des planètes sont plus proches du
plan orbital de Jupiter que du plan équatorial du Soleil (Mercure est la seule
qui fasse exception). Les lacunes de Kirkwood dans la ceinture d'astéroïdes sont
probablement dues à Jupiter et il est possible que la planète soit responsable
du grand bombardement tardif que les planètes internes ont connu à un moment de
leur histoire. La majorité des comètes de courte période possèdent un demi-grand axe plus petit
que celui de Jupiter. On suppose que ces comètes se sont formées dans la
ceinture de Kuiper au-delà de l'orbite de Neptune. Lors d'approches de Jupiter,
leur orbite aurait été perturbée vers une période plus courte, puis rendue
circulaire par interaction gravitationnelle régulière du Soleil et de Jupiter. Par ailleurs, Jupiter est la planète qui reçoit le plus fréquemment des impacts
cométaires. C'est en grande partie dû à son puits gravitationnel, ce qui lui
vaut le surnom d'aspirateur du Système solaire. L'idée répandue selon
laquelle Jupiter protège de cette manière les autres planètes est cependant
très discutable, dans la mesure où sa force gravitationnelle dévie aussi des
objets vers les planètes qu'elle serait censée protéger. Astéroïdes troyens En plus de ses lunes, le champ gravitationnel de Jupiter maintient un grand
nombre d'astéroïdes situés aux alentours des points de Lagrange L4 et L5 de
l'orbite de Jupiter. Il s'agit de petits corps célestes qui ont la même orbite,
mais sont situés à 60° en avance ou en retard par rapport à Jupiter. Connus sous
le nom d'astéroïdes troyens, le premier d'entre eux (588) Achille a été
découvert en 1906 par Max Wolf ; depuis, des centaines d'autres troyens ont été
découverts, le plus grand étant (624) Hector. Observation Jupiter, avec le transit et l'ombre de la lune Io
Flash lumineux causé par l'impact d'un corps céleste
À l'œil nu, Jupiter a l'aspect d'un astre blanc très brillant, puisque son
albédo élevé lui confère un éclat de magnitude de − 2,7 en moyenne à
l'opposition, avec un maximum de − 2,94. Son diamètre apparent varie de 29,8 à
50,1" d'arc tandis que sa distance à la Terre varie de 968,1 millions à 588,5
millions de kilomètres. Le fait que sa lumière ne scintille pas indique qu'il
s'agit d'une planète. Jupiter est plus brillant que toutes les étoiles et a un
aspect similaire à celui de Vénus. Cependant celle-ci ne se voit que quelque
temps avant le lever du Soleil ou quelque temps après son coucher et est l'astre
le plus éclatant du ciel après le Soleil et la Lune. Jupiter et ses satellites Mouvement apparemment rétrograde de la planète
La planète est souvent considérée comme intéressante à observer du fait qu'elle
dévoile nombre de détails dans une petite lunette. Comme l'a fait Galilée en
1610, on peut découvrir 4 petits points blancs qui sont les satellites
galiléens. Du fait qu'ils tournent tous assez vite autour de la planète, il est
aisé de suivre leurs révolutions : on constate que, d'une nuit à l'autre, Io
fait presque un tour complet. On peut les voir passer dans l'ombre de la planète
puis réapparaître. C'est en observant ce mouvement que Roëmer a montré que la lumière voyageait à
une vitesse finie. On peut aussi observer la structure des couches gazeuses
supérieures de la planète géante, visibles avec un télescope de 60 mm.
Un télescope de 25 cm
permet d'observer la Grande Tache rouge (il est aussi
possible de l'observer dans une petite lunette de 60 mm
si les conditions de
turbulence atmosphérique sont bonnes)
et un télescope de 50 cm, bien que moins
accessible pour les amateurs, permet d'en découvrir davantage de nuances. Le meilleur moment pour observer Jupiter est quand elle est à l'opposition. Jupiter a atteint le périhélie en mars 2001, l'opposition de septembre 2010
était donc favorable à son observation. Grâce à sa rapide rotation, toute la
surface de Jupiter est observable en 5 h.
Un astéroïde
(ou une comète)
s’est écrasé sur la surface de la planète, en produisant un flash lumineux
C’est la 8e fois depuis l'an 2000 que l’on voit un objet s'écraser sur Jupiter en plus de celui de la comète Shoemaker-Levy 9, en 1994. Observation radioélectrique Avec un simple récepteur radio d'ondes courtes
dans la bande des 13 m, et
avec comme antenne un fil électrique de 3,5 m
(ou mieux encore avec une
antenne-dipôle horizontale de 2 éléments de 3,5 mètres), il est simple
d'intercepter le bruit radio-électromagnétique de la planète Jupiter en AM, sur
la fréquence de 21,86 MHz, donnant le bruit de petites vagues rapides écoutées
sur haut-parleur. La radioastronomie poussée de Jupiter est réalisée avec du matériel
professionnel de réception, dans les bandes radios dédiées. Histoire des observations Observations pré-télescopiques Jupiter est visible à l'œil nu la nuit et est connue depuis l'Antiquité. Pour
les Babyloniens, elle représentait le dieu Marduk. Ils utilisèrent les 12
années de l'orbite jovienne
le long de l'écliptique pour définir le zodiaque. Les Romains
nommèrent la planète d'après le dieu Jupiter, dérivé du dieu-père (Dyḗus ph₂tḗr)
de la religion proto-indo-européenne. Le symbole astronomique de
Jupiter est une représentation stylisée d'un éclair du dieu. Les Grecs
l'appelèrent Φαέθων
(Phaétōn)
de φαέθω
(phaétō)
signifiant : brillant comme le soleil. Dans les cultures chinoise - coréenne - japonaise - vietnamienne, Jupiter est
appelée 木星
(l'étoile de bois), dénomination basée sur les 5 éléments. Dans l'astrologie védique, les astrologues hindous font référence à Jupiter en
tant que Bṛhaspati, (ou Gurû), c'est-à-dire "le pesant". Le nom jeudi
est étymologiquement le jour de Jupiter. En hindi, jeudi se
dit गुरुवार
(guruvār)
et possède le même sens. En anglais, Thursday
fait
référence au jour de Thor, lequel est associé à la planète Jupiter dans la
mythologie nordique. En japonais, ceci se retrouve également : le jeudi se dit
mokuyōbi
(木曜日)
en référence à l'étoile Jupiter, mokusei
(木星)
. La même
similitude entre les langues occidentales et le japonais se retrouve entre
toutes les planètes et les jours de la semaine. En effet, l'attribution des noms
de jours de la semaine étant un ajout relativement récent à la langue japonaise,
elle fut alors calquée sur les civilisations européennes. Observations télescopiques terrestres En janvier 1610, Galilée découvre les 4 satellites qui portent son nom, en
braquant sa lunette vers la planète. Cette observation des premiers corps
tournant autour d'un autre corps que la Terre sera pour lui une indication de la
validité de la théorie héliocentrique. Son soutien à cette théorie lui a valu
les persécutions de l'Inquisition. Pendant les années 1660, Cassini utilise un télescope pour découvrir des taches
et des bandes de couleur sur Jupiter et observer que la planète semblait
oblongue. Il fut également capable d'estimer la période de rotation de la
planète. En 1690, il remarque que l'atmosphère subit une rotation
différentielle. La Grande Tache rouge a peut-être été observée en 1664 par Robert Hooke et en
1665 par Jean-Dominique Cassini, mais ceci est contesté. Heinrich Schwabe en
produit le premier dessin détaillé connu en 1831. La trace de la tache est
perdue à de nombreuses reprises entre 1665 et 1708 avant de redevenir flagrante
en 1878. En 1883 et au début du XXe siècle, il est estimé qu'elle s'estompait à
nouveau. Giovanni Borelli et Cassini ont réalisé des éphémérides des lunes galiléennes.
La régularité de la rotation des 4 satellites galiléens sera utilisée
fréquemment dans les siècles suivants, leurs éclipses par la planète elle-même
permettant de déterminer l'heure à laquelle était effectuée l'observation. Cette
technique sera utilisée un temps pour déterminer la longitude en mer. Dès les
années 1670, on constate que ces évènements se produisaient avec 17' de
retard lorsque Jupiter se trouvait à l'opposé de la Terre par rapport au Soleil.
Ole Christensen Rømer en déduit que l'observation n'était pas instantanée et
effectua en 1676 une première estimation de la vitesse de la lumière. En 1892, Edward Barnard découvre Amalthée, le 5e satellite de Jupiter, à
l'aide du télescope de l'observatoire Lick en Californie. La découverte de cet
objet assez petit le rendit célèbre rapidement. Ensuite furent découverts :
Himalia (1904), Élara (1905), Pasiphaé (1908), Sinopé (1914), Lysithéa et Carmé
(1938), Ananké (1951). Pendant les années 1970, 2 autres satellites furent
observés à partir de la Terre : Léda (1974) et Thémisto (1975), qui fut ensuite
perdu puis retrouvé en 2000. Les suivants le furent lors de la mission Voyager
1 en 1979, puis d’autres par la suite, pour arriver en 2014 à un total de 67
satellites. En 1932, Rupert Wildt identifie des bandes d'absorption d'ammoniaque et de
méthane dans le spectre de Jupiter. Les 3 phénomènes anticycloniques, de forme ovale, furent observés en 1938.
Pendant plusieurs décennies, ils restèrent distincts. 2 des ovales
fusionnèrent en 1998 et absorbèrent le 3e en 2000. C'est le Oval BA.
En 1955, Bernard Burke et Kenneth Franklin détectent des accès de signaux radios
en provenance de Jupiter à 22,2 MHz. La période de ces signaux correspondait à
celle de la rotation de la planète et cette information permit d'affiner cette
dernière. Les pics d'émission ont des durées qui peuvent être de quelques
secondes ou de moins d'un centième de seconde. Entre le 16 juillet et le 22 juillet 1994, l'impact de la comète Shoemaker-Levy
9 sur Jupiter permet de recueillir de nombreuses nouvelles données sur la
composition atmosphérique de la planète. Plus de 20 fragments de la comète sont
entrés en collision avec l'hémisphère sud de Jupiter, fournissant la première
observation directe d'une collision entre deux objets du Système solaire. L'évènement, qui constitue une première dans l'histoire de l'astronomie, a été
suivi par des astronomes du monde entier. Le 21 juillet 2009, les astronomes ont observé un nouvel impact sur le pôle sud,
de la taille de l'océan Pacifique. Si l'impact n'a pu être suivi en direct,
c'est l'astronome amateur australien Anthony Wesley qui, le premier, signala ces
observations. La NASA émet l'hypothèse que la cause soit attribuée à une comète. En effet, les observations ont relevé la présence d'une tache avec une remontée
de particules brillantes dans l'atmosphère supérieure, accompagnée d'un
échauffement de la troposphère et d'émissions de molécules d'ammoniac. Autant
d'indices corroborant un impact et non un phénomène météorologique interne à la
planète. Vidéo réalisée par le télescope spatial Hubble
Le 13 octobre 2015, la NASA publie une vidéo très détaillée de la surface de la
planète captée par le télescope spatial Hubble montrant la rotation de la
planète et des détails extrêmement précis de sa surface. (voir ci-dessus) Les premières
observations des scientifiques publiées dans The Astrophysical Journal et
synthétisées par la NASA révèlent que la fameuse tache rouge de Jupiter va en se
rétrécissant et qu'elle renferme une sorte de filament vaporeux qui en barre la
surface et se déforme sous l'action de vents pouvant atteindre les 540 km/h. En
2020, la tache a une largeur de 15 800 km. Exploration spatiale Survols À partir de 1973, plusieurs sondes spatiales ont effectué des manœuvres de
survol qui les ont placées à portée d'observation de Jupiter. Les missions
Pioneer 10 et Pioneer 11 obtinrent les premières images rapprochées de
l'atmosphère de Jupiter et de plusieurs de ses lunes. Elles décrivirent que les
champs électromagnétiques dans l'entourage de la planète étaient plus importants
qu'attendus, mais les 2 sondes y survécurent sans dommage. Les trajectoires
des engins permirent d'affiner les estimations de masse du système jovien. Les
occultations de leurs signaux radios par la planète géante conduisirent à de
meilleures mesures du diamètre et de l'aplatissement polaire. 6 ans plus tard, les missions Voyager améliorèrent les connaissances des lunes
galiléennes et découvrirent les anneaux de Jupiter. Elles prirent les premières
images détaillées de l'atmosphère et confirmèrent que la grande tache rouge
était d'origine anticyclonique (une comparaison d'images indiqua que sa couleur
avait changé depuis les missions Pioneer). Un tore d'atomes ionisés fut
découvert le long de l'orbite de Io et des volcans furent observés à sa surface.
Alors que les engins passèrent derrière la planète, ils observèrent des flashs
lumineux dans l'atmosphère. La mission suivante, la sonde spatiale Ulysses, effectua une manœuvre de survol
en 1992 afin d'atteindre une orbite polaire autour du Soleil et effectua alors
des études de la magnétosphère de Jupiter. Aucune photographie ne fut prise, la
sonde ne possédant aucune caméra. Un second survol nettement plus lointain se
produisit en 2004. En décembre 2000, la sonde Cassini, en route pour Saturne, survola Jupiter et
prit des images en haute-résolution de la planète. Le 19 décembre 2000, elle
prit une image de faible résolution d'Himalia, alors trop lointaine pour
observer des détails de la surface. La sonde New Horizons, en route pour Pluton, survola Jupiter pour une manœuvre
d'assistance gravitationnelle. L'approche minimale s'effectua le 28 février
2007. Le système jovien fut imagé à partir du 4 septembre 2006. Les instruments
de la sonde affinèrent les éléments orbitaux des lunes internes de Jupiter. Les
caméras de New Horizons photographièrent des dégagements de plasma par les
volcans de Io et plus généralement des détails des lunes galiléennes. Jusqu'à l'arrivée de la sonde Juno le 5 juillet 2016, la sonde Galileo était le
seul engin à avoir orbité autour de Jupiter. Galileo entra en orbite autour de
la planète le 7 décembre 1995, pour une mission d'exploration de près de 8
années. Elle survola à de nombreuses reprises les satellites galiléens et
Amalthée, apportant des preuves à l'hypothèse d'océans liquides sous la surface
d'Europe et confirmant le volcanisme d'Io. La sonde fut également témoin de
l'impact de la comète Shoemaker-Levy 9 en 1994 lors de son approche de Jupiter. Cependant, bien que les informations récupérées par Galileo aient été
nombreuses, l'échec du déploiement de son antenne radio à grand gain limita les
capacités initialement prévues. Galileo lâcha une petite sonde vers l'intérieur de l'atmosphère jovienne pour en
étudier la composition en juillet 1995. Cette sonde pénétra l'atmosphère le 7
décembre 1995. Elle fut freinée par un parachute sur 150 km d'atmosphère,
collectant des données pendant 57,6' avant d'être écrasée par la pression
(22 fois la pression habituelle sur Terre, à une température de 153°). Elle a
fondu peu après, et s'est probablement vaporisée ensuite. Un destin que Galileo
expérimenta de façon plus rapide le 21 septembre 2003, lorsqu'elle fut
délibérément projetée dans l'atmosphère jovienne à plus de 50 km/s, afin
d'éviter toute possibilité d'écrasement ultérieur sur Europe. Dans la culture Littérature Dans le conte philosophique Micromégas de Voltaire (1752), le personnage éponyme
fait un voyage sur Jupiter. La nouvelle de science-fiction d'Edgar Rice Burroughs Les Hommes-squelettes de
Jupiter (Skeleton Men of Jupiter), parue en 1943 dans le magazine Amazing
Stories puis réuni en volume dans John Carter of Mars en 1964, met en scène une
aventure du héros John Carter kidnappé sur Mars et emmené sur Jupiter par
certains de ses nombreux ennemis. En 1942, Isaac Asimov a écrit une nouvelle humoristique, parue dans Starling
Stories et intitulée Noël sur Ganymède. Elle fait partie d'un recueil de 7
nouvelles publié en 1972. Musique "Jupiter, celui qui apporte la gaîté" est le 4e mouvement de l'œuvre
pour grand orchestre Les Planètes, composée et écrite par Gustav Holst entre
1914 et 1917.
Cinéma Dans 2001, l'Odyssée de l'espace (1968) de Stanley Kubrick, le personnage
principal effectue une mission dans laquelle il se rend sur Jupiter. Les
chapitres s'intitulent d'ailleurs La mission Jupiter et Jupiter et au-delà de
l'infini. Dans sa suite 2010 : L'Année du premier contact (1984), Jupiter est
transformée en étoile par une armée de monolithes. L'une des scènes du film Jupiter : Le Destin de l'univers (2015) se passe sur
Jupiter autour et sous la Grande Tache rouge qui cache une usine géante. De
plus, Jupiter est le prénom du personnage principal féminin. Symbole Le symbole astronomique de la planète est ♃, qui serait une représentation
stylisée du foudre de Jupiter, ou bien serait dérivé d'un hiéroglyphe ou,
comme cela ressortirait de certains papyrus d'Oxyrhynque, de la lettre grecque
zêta, (ζήτα) ζ initiale du grec ancien Ζεύς (Zeús). L'Union astronomique internationale
recommande cependant de substituer au symbole astronomique ♃ l'abréviation
J, correspondant à la lettre capitale J de l'alphabet latin, initiale de
l'anglais Jupiter.
Lignes du champ magnétique (en bleu)/p>
complète son orbite autour du Soleil (centre)
chaque 11,86
orbites de la Terre (bleue)
Du fait d'une excentricité de 0,048, la distance Jupiter - Soleil varie de 75 000 000 km entre le périhélie et l'aphélie.
9 h 50' 30"
9 h
55' 40,6"
9 h 55’ 30".
Europe, Callisto et Io
le
24 janvier 2015
À différents niveaux d'agrandissement
Ainsi que de la
ceinture d'astéroïdes
ainsi que la Grande Tache
rouge
Prise de vue depuis un télescope amateur 203/1000
Le 10 septembre 2012 à
11 h 35' 30" (TU)
Causé par sa position par
rapport à la Terre
Publiée le 13 octobre 2015
Mes Ouvrages
L'astrologie mondiale
2019
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