Cabinet Astrologie & Astronomie

Le Zodiaque

Le Zodiaque

Un peu d'étymologie

Le substantif masculin zodiaque(attesté en ancien français vers 1230 sous la graphie erronée [où le Y a été confondu avec un Z] dyodake), a été emprunté par l'intermédiaire du latin classique zodiacus, substantif masculin désignant : " Le cercle contenant les 12 signes parcourus par le soleil ", au grec ancien ζωδιακός, qui quant a lui signifiait proprement : " Cercle de petits animaux ", de ζῴδιον diminutif de ζῷον au sens direct de : " Animal ".

Ce nom tire donc son origine de la représentation des constellations du zodiaque, sauf la Balance, anciennement partie du Scorpion, et le Verseau sous la forme de créatures vivantes.

Mosaïque du Ve siècle de la synagogue de Beth Alpha représentant les signes du zodiaque

Le zodiaque est donc une zone circulaire de 360° de long et 17° de large de la sphère céleste, dont l'écliptique occupe le milieu.

L'écliptique prolonge dans l'espacel'orbite de la Terre autour du Soleil.

Le zodiaque est aussi la zone dans laquelle (à nos yeux de Terriens), les planètes du système solaire effectuent leur course apparente autour de notre planète Terre.

La conception de ces rotations et positionnements observés non plus depuis la Terre, mais l’espace (quel qu’en soit le point) se nomme Astrosophie.

Il y a une différence d'acception du terme zodiaque :

  • Le zodiaque astronomique, qui est le zodiaque de 13 constellations que le Soleil semble traverser en une année ;
  • Le zodiaque astrologique qui se compose des 12 signes astrologiques de trente degrés chacun que le Soleil semble aussi traverser en une année ;

Constellations du zodiaque

Bélier - Taureau - Gémeaux - Cancer

Lion - Vierge - Balance - Scorpion

Sagittaire - Capricorne - Verseau - Poissons

La trajectoire du Soleil sur la voûte céleste est l'écliptique.

Les planètes et la Lune s'en écartent plus ou moins, et l'on retient comme limite conventionnelle du zodiaque une bande de 8° 30' de latitude de part et d'autre de l'écliptique.

L'écliptique traverse 13 constellations dans le ciel, mais l'une d'entre elles, Ophiuchus (ou le Serpentaire), ne fait pas partie du zodiaque traditionnel de l'astrologie.

Celui-ci a été divisé au Ve siècle AEC en 12 parties égales :

1 pour chaque mois de l'année, auxquelles on a donné le nom de la constellation la plus proche.

Les constellations présentes dans le zodiaque sont :

    1. Le Bélier ;
    2. Le Taureau ;
    3. Les Gémeaux ;
    4. Le Cancer (ou Scarabée - Crabe - Écrevisses) ;
    5. Le Lion ;
    6. La Vierge ;
    7. La Balance ;
    8. Le Scorpion ;
    9. L'Ophiuchus (ou le Serpentaire) ;
    10. Le Sagittaire ;
    11. Le Capricorne (ou la Chèvre) ;
    12. Le Verseau ;
    13. Les Poissons ;

Les 12 Signes du Zodiaque ont été ainsi appelés, parce qu'au temps des premiers Astronomes il leur répondait des Constellations qui avaient à peu près par la disposition de leurs étoiles, les figures des noms qu'on leur a donnés. À présent ces constellations n'y répondent plus, ayant rétrogradé vers l'Orient de plus de 28° par le mouvement propre des étoiles fixes. De sorte que la constellation du Bélier, qui du temps d'Hipparque (- 190 à - 120) répondait à la 1/12e partie du Zodiaque, répond présentement à la 2e, où était autrefois la Constellation du Taureau, qui à présent est dans la 3e partie 1/12 du Zodiaque.

Signes du zodiaque

Le zodiaque a été divisé en 4 parties égales de 90° de longitude écliptique chacune, correspondant aux 4 saisons Printemps - Été - Automne - Hiver, ainsi qu'aux 4 éléments Air - Feu - Eau -Terre.

Elles-mêmes subdivisées en 3 parties égales de 30°, soit au total 12 portions de l'année portant le même nom que la constellation se trouvant derrière. Certains affirment que les constellations ont donné leur nom aux signes, d'autres soutiennent l'inverse :

    • Le Bélier (Aries), 1er signe du zodiaque, est le secteur où le Soleil entre à l'équinoxe de printemps, aux alentours du 20 mars, qui était la période de la nouvelle année dans les calendriers antiques et qui l’est encore dans certains calendriers actuels, tel le calendrier persan. Signe de l'élément Feu ;
    • Le Taureau (Taurus), élément Terre ;
    • Les Gémeaux (Gemini), élément Air ;
    • Le Cancer (Cancer), est le secteur où le Soleil entre au solstice de l'été, aux alentours du 21 juin. Signe de l'élément Eau ;
    • Le Lion (Leo), élement Feu ;
    • La Vierge (Virgo), élément Terre ;
    • La Balance (Libra), accueille le Soleil à partir de l'équinoxe d'automne, vers le 23 septembre. Signe de l'élément Air ;
    • Le Scorpion (Scorpio), élément Eau ;
    • Le Sagittaire (Sagittarius), élément Feu ;
    • Le Capricorne (Capricornus), est le secteur où le Soleil entre au solstice d'hiver, aux alentours du 21 décembre, date à laquelle il culmine au zénith du tropique du Capricorne. Signe de l'élément Terre ;
    • Le Verseau (Aquarius), élément Air ;
    • Les Poissons (Pisces), élément Eau qui achèvent le cycle ;

Ces signes sont des secteurs réguliers de 30°, conventionnellement décomptés à partir du point vernal. Ils n'ont dès l'origine qu'un rapport lointain avec les constellations du même nom, dont les limites et positions sont irrégulières. De plus, ce rapport s'est constamment distendu au fil du temps, du fait de la précession des équinoxes. Les signes du zodiaque dit : tropique (ou tropical), du grec tropikos signifiant : " Qui tourne ", ne doivent donc pas être confondus avec les constellations du même nom, qui appartiennent au zodiaque dit sidéral.

Ainsi quand on dit que : " Le Soleil est dans un Signe ", cela ne se doit pas entendre des Signes du Firmament (c'est-à-dire, du Ciel des étoiles fixes), mais des 12e parties du Zodiaque du Premier Mobile, qu'on appelle Dodecatemories, pour les distinguer des 12 Signes du Firmament. Ce Zodiaque du Premier Mobile se nomme Zodiaque Rationnel, pour le distinguer du Zodiaque du Firmament, qui a été appelé Zodiaque visible (ou Zodiaque sensible), parce que l'on y voit les 12 constellations (ou 12 Signes Célestes) qui le composent.

Lorsque l'on dit : " Qu'une Planète est dans un tel Signe ", cela veut dire que la ligne droite tirée de la Terre par cet Astre rencontre dans le Firmament une partie de ce Signe. (le schéma du haut de page).

Pendant plus de 2 millénaires, les astronomes et les astrologues ont repéré le mouvement des corps célestes non pas en degrés depuis le point vernal (longitude écliptique) comme de nos jours, mais en degrés depuis le signe courant.

Ces 2 méthodes sont équivalentes :

Une position planétaire à 17° du Lion (le cinquième signe) est à :
4 × 30° + 17° = 137° du point vernal

Cette notation a été abandonnée par les astronomes à la 2e moitié du XIXe siècle.

Il faut souligner que contrairement à ce que l'on peut lire dans des revues présentant complaisamment des horoscopes par signe, les limites d'un signe astrologique (c'est-à-dire le signe dans lequel se trouve le soleil à la naissance), ne se situent pas à une date fixe, le passage du soleil au signe suivant, se fait à une date et une heure qui varie d'une année sur l'autre.

Ainsi, le passage de l'équinoxe, qui est l'entrée du soleil dans le signe du bélier, est généralement le 20 mars, mais l'heure d'occurrence (tout comme la date, par suite logique) se décale d'à peu près 6 h d'une année à l'autre.

Ceci parce que l'année tropique ne fait pas un nombre entier de jours, mais sensiblement 365,25 j. De ce fait, l'équinoxe tombe parfois le 21 mars, le recalage au 20 mars se faisant chaque année bissextile.

De plus, les dates traditionnellement indiquées au XXe siècle ne sont plus valables pour le XXIe siècle, l'année 2000 ayant été bissextile.

Illustration des conséquences de la précession des équinoxes sur le zodiaque astronomique

Zodiaque et astrologie

Les signes du zodiaque sont utilisés dans l'astrologie comme repères spatio-temporels permettant d'établir les correspondances sur lesquelles repose cette pratique.

Elle utilise pour cela la position de divers objets dans le zodiaque.

Entre autres :

    • Les planètes ;
    • Le Soleil ;
    • La Lune ;

Et sur le plan local :

    • L'horizon ;
      • L'ascendant étant le point de l'écliptique coupé par l'horizon Est ;
    • Le méridien ;
      • Le Milieu du Ciel correspondant au point où se trouve le Soleil à Midi ;

Nature des signes

Tableau N° 01

Position de la bande zodiacale au fil de l'année
Les 4 sphères représentent les positions du Soleil au début de chaque saison
Le plan horizontal (bleu-vert) représente la terre ferme (l'horizon physique)
pour une personne située sur le 50e parallèle
Les cercles représentent respectivement les tropiques (vert) et l'équateur (rouge) projetés dans le ciel

L'astrologie tropicale

Le zodiaque tropical, mot venant du grec tropikos signifiant : " Qui tourne ", est le zodiaque des saisons. Le schéma ci-dessus représente la trajectoire apparente annuelle du Soleil lorsqu'en vision géocentrique, il semble se déplacer autour de la Terre.

On distingue bien les 4 temps forts correspondant aux 4 boules :

    • Les 2 solstices : le Soleil arrête de monter ou de descendre et inverse sa tendance ;
    • Les 2 équinoxes, où le Soleil passe la même durée de temps en haut et en bas ;

Cela délimite les 4 saisons. Chaque saison est subdivisée en 3, selon la distinction ci-dessus :

    • Cardinal ;
    • Fixe ;
    • Mutable ;

Ce qui permet d'obtenir les 12 signes de l'astrologie tropicale (celle des journaux).

L'astrologie sidérale

L'astrologie sidérale, pratiquée essentiellement hors Occident (astrologie védique ou jyotish), divise également l'écliptique en 12 zones de grandeur égale, mais elle aligne la frontière de la constellation astrologique du Bélier avec une étoile particulière plutôt qu'avec l'équinoxe de printemps, ce qui fait que les signes astrologiques sidéraux sont assujettis à la même précession que les constellations.

Le décalage entre les signes tropicaux et les signes sidéraux (les constellations) est de nos jours de l'ordre de 25° selon la mesure de l'Ayanamsa par les astrologues hindous.

Les astrologies chinoises et indiennes ont une tradition propre pour désigner les signes, dont la liste n'a pas de lien avec les signes du zodiaque traditionnels.

Influence de la symbolique zodiacale

Cette symbolique a été fréquemment et largement utilisée depuis l'époque gréco-romaine jusqu'à nos jours. Le zodiaque a subi diverses corruptions et les attributions des dieux-planètes aux signes ne correspondent pas.

Ainsi, les gémeaux évoquaient au départ un couple (dans les almanachs et les livres d'heures, le mois de mai représente un couple, comme dans Les Très Riches Heures du duc de Berry) ce qui correspond à Vénus et non à Mercure. Ha ! Les Grandes Tables des " Concordances & Correspondances " ! Quelle " Foutaise " !

Dans certaines représentations de la France Romane, on voit le Christ éclairant de son auréole, tel un soleil, entouré de 12 animaux représentant ses 12 apôtres.

Il y a aussi l'association traditionnelle des 4 évangélistes aux 4 signes fixes :

    • Luc et le Taureau ;
    • Marc et le Lion ;
    • Jean et le Scorpion ; représenté sous la forme transfigurée de l'aigle ;
    • Matthieu et le Verseau ; l'Homme déversant le flot de la connaissance, composant ainsi le Tétramorphe ;

Cette symbolique est issue de traditions anciennes symbolisant les 4 saisons, d'après la concordance (encore elles) entre ces différentes saisons et la position du soleil dans ces différentes constellations :

    • Le taureau pour le printemps (symbole de fertilité) ;
    • Le lion pour l'été (symbole de la puissance, due à la chaleur écrasante) ;
    • Le scorpion pour l'automne (symbole de la mort qui arrive, l'empoisonneur) ;
    • Le verseau pour l'hiver (saison des pluies) ;

Les 4 étoiles fixes dites royales correspondent à une telle distribution :

    • Aldébaran dans la constellation du Taureau ;
    • Régulus dans celle du Lion ;
    • Antarès dans celle du Scorpion ;
    • Fomalhaut dans celle du Poisson Austral, à proximité de la constellation du Verseau ;

Certains auteurs ont établi un parallèle entre les 12 tribus d'Israël et les signes du zodiaque.

Jésus de Nazareth est originaire de la tribu de Juda, dont il est dit dans la Genèse qu'elle est : " Comme un jeune lion ".

Enfin, L’on peut y voir les symboliques païennes (sans nuls doutes bien plus anciennes) qui prennent en considérations les 4 points cardinaux (et certains intermédiaires à 30°) pour référencer les 4 éléments, leurs couleurs et les représentations animalières du Zodiaque :

    • L'Aigle à l'Est qui symbolise l'Air et le Printemps, la Naissance
      (Aux couleurs Jaune - Or)
    • Le Lion au Sud, symbole du Feu, de l'Été, de la Maturité
      (De couleur Rouge)
    • Le Serpent à l'Ouest, symbole de l'Eau, de l'Automne, de la Sagesse
      (Aux couleurs Bleu - Vert)
    • Le Taureau au Nord, symbole de Terre, de l'Hiver, de la Vieillesse
      (Aux couleurs Vert - Maron - Noir)

Les 12 axes cardinaux ancestraux

Le zodiaque chez les Grecs

À une époque où les calendriers n'existaient pas (ou n'étaient pas d'une précision suffisante), et où il n'existait pas de système fiable pour la détermination des heures durant la nuit, la chronologie de certaines actions étaient déterminées par des évènements célestes.

Ainsi Hésiode précise au VIIIe siècle AEC :

" Commence la moisson quand les Pléiades, filles d'Atlas, se lèvent dans les cieux, et le labourage quand elles disparaissent ; elles demeurent cachées quarante jours et quarante nuits, et se montrent de nouveau lorsque l'année est révolue, à l'époque où s'aiguise le tranchant du fer... Lorsque Orion et Sirius seront parvenus jusqu'au milieu du ciel, et que l'Aurore aux doigts de rose contemplera Arcture, ô Persès ! cueille tous les raisins et apporte-les dans ta demeure ... "

Hésiode, Les Travaux et les Jours

Il fallait donc pouvoir repérer certaines étoiles pour utiliser cet almanach.

Pour connaître l'heure de la nuit, Aratos affirme dans ses Phénomènes que :

" 6 de ces 12 signes se couchent toutes les nuits pendant que les 6 autres se lèvent, et la longueur de chaque nuit est proportionnée à la quantité dont la moitié de ce cercle est élevée au-dessus de la terre depuis le commencement de la nuit ".

Aratos, Phénomènes

C'est-à-dire que la durée du lever de chaque signe dure très approximativement un 6e de la nuit. Il suffisait alors de compter ces levers.

Par ailleurs les croyances humaines attribuaient certains pouvoir aux astres de sorte qu'il fallait aussi savoir identifier ces astres pour interpréter le message qu'ils sont, selon ces croyances, susceptible de délivrer.

Dans la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile (livre II, page 146), on lit ceci :

" Les Chaldéens enseignent que ... rien de ce qui s'observe au ciel n'est l'effet du hasard, tout s'accomplit par la volonté immuable et souveraine des dieux.
Ayant observé les astres depuis les temps les plus reculés, ils en connaissent exactement le cours et l'influence sur les hommes, et prédisent à tout le monde l'avenir.
La doctrine qui est, selon eux, la plus importante, concerne le mouvement des 5 astres que nous appelons planètes, et que les Chaldéens nomment interprètes.
Parmi ces astres, ils regardent comme le plus considérable et le plus influent, celui auquel les Grecs ont donné le nom de Kronos, et qui est connu chez les Chaldéens sous le nom de Hélus.
Les autres planètes sont appelées, comme chez nos astrologues, Mars, Vénus, Mercure et Jupiter.
Les Chaldéens les appellent interprètes, parce que les planètes, annoncent les événements futurs et interprètent aux hommes les desseins bienveillants des dieux ...
Au-dessous du cours des cinq planètes sont, continuent les Chaldéens, placés 30 astres, appelés les dieux conseillers, une moitié regarde les lieux de la surface de la terre, l'autre moitié, les lieux qui sont au-dessous de la terre ...
Parmi les dieux conseillers il y a 12 chefs dont chacun préside à un mois de l'année et à un des 12 signes du zodiaque. Le soleil, la lune et les 5 planètes passent par ces signes.
Le soleil accomplit sa révolution dans l'espace d'une année, et la lune dans l'espace d'un mois ...
Les astres influent beaucoup sur la naissance des hommes et décident du bon ou du mauvais destin ...
Ils prédisent aussi aux particuliers les choses qui doivent leur arriver, et cela avec une précision telle que ceux qui en ont fait l'essai en sont frappés d'admiration, et regardent la science de ces astrologues comme quelque chose de divin.
En dehors du cercle zodiacal, ils déterminent la position de 24 étoiles dont une moitié est au nord et l'autre au sud, ils les appellent juges de l'univers : les étoiles visibles sont affectées aux êtres vivants, les étoiles invisibles aux morts ".

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique

Pour pouvoir reconnaître les étoiles, celles-ci ont été regroupées en astérismes, auxquels un nom a été donné, associé à une histoire (procédé mnémotechnique).

Dans ses Catastérismes, Ératosthène rapporte que :

" Le taureau fut mis au ciel pour avoir amené par mer Europe, de la Phénicie dans l'île de Crète, à ce que dit Euripide dans Phrixus, et que Jupiter le récompensa par cet honneur.
D'autres disent que ce bœuf est l'emblème d'Io, en faveur de laquelle Jupiter l'honora d'une place au ciel.
Les étoiles nommées hyades occupent la partie antérieure de ce taureau, et à la section du dos est la pléiade où l'on compte sept étoiles, ce qui l'a fait nommer heptastère, septastre.
On n'en voit pourtant que 6, mais la 7e est très obscure.
Le taureau a 7 étoiles à la partie antérieure de ce signe sort et monte par sa partie postérieure, et il détourne la tête.
Il a une étoile à chacune de ses cornes, à la racine desquelles en est une autre.
La plus éclatante est celle de la gauche. Il a 1 étoile à chaque œil, 1 aux naseaux, 1 à chaque épaule, on les nomme hyades.
Le genou antérieur gauche porte une étoile, le cou 2, le dos 3, dont la dernière est brillante, le ventre 1, et la poitrine 1 belle, en tout 18 ".

Eratosthène, Catastérismes

Il est apparu aux diverses civilisations ayant pratiqué une forme d'astronomie que les planètes, contrairement aux étoiles (d'où leur nom signifiant errant en grecs), n'occupent qu'une bande étroite de ciel.

Ces civilisations ont découpé cette bande particulière en un nombre variable de parties.

Dans Sur l'origine du zodiaque grec, M. Letronne précise en page 3 que :

" La division de cette route [le zodiaque] en 27 ou 28 parties au moyen de la lune, en 12, 24, 36 ou 48 parties au moyen du soleil , peut exister chez des peuples qui n'ont eu, entre eux, aucune communication, parce qu'elle résulte de phénomènes constants et partout les mêmes.
Tous les peuples ont pu observer que le mouvement propre de la lune, dans le ciel, s'opère dans un nombre de jours qui est entre 27 et 28 , et que la route annuelle du soleil est marquée par environ 12 pleines lunes. Les uns purent donc imaginer de partager cette route en 27 ou 28 parties, les autres en 12, ou en nombres multiples de celui-là ...
Ces distinctions, prises dans la nature même des choses, sont confirmées par ce qu'on remarque sur la sphère de plusieurs peuples , où l'on voit le zodiaque divisé dans le même nombre de parties, mais ayant des figures et des dénominations différentes : tels sont les 27 khordehs des Persans, les 27 nakshttras des Indiens, les 28 sou des Chinois ".

Letronne, Sur l'origine du zodiaque grec

Il apparaît donc que très tôt le ciel a été partagé en astérismes, et qu'il existait une zone particulière du ciel dans laquelle se déplaçait le Soleil, la Lune et les 5 planètes alors connues.

Cette zone elle-même a été subdivisée en parties.

Les Anciens Grecs divisèrent le cercle médian du zodiaque en 12 parties (dodécatémories), probablement depuis Eudoxe.

Selon Aratus :

[Cette zone] on l'a appelé cercle des animaux, parce que le Cancer y est placé, le Lion dessus et la Vierge dessous, les Serres, le Scorpion, le Sagittaire et le Capricorne, après celui-ci, le Verseau, puis la constellation des Poissons, à la suite desquels sont le Bélier, le Taureau suivi des Gémeaux ".

Aratos, Phénomène

Concernant les signes, lorsque Eudoxe divise en 12 douzièmes (dodécatémories) le cercle médian du zodiaque, il ne distingue pas les signes des constellations.

Un signe est pour lui un 12e de cercle, et Eudoxe en piètre observateur assimile une constellation à un 12e de cercle.

Il place aussi les points équinoxiaux et solsticiaux au milieu des signes.

Hipparque a déplacé ces points au début des signes afin de pouvoir résoudre les problèmes de trigonométrie sphérique qu'il a rencontrés.

Cette convention perdure aujourd'hui.

Très vite, on s'est aussi aperçu qu'une constellation ne représentait pas un 12e de cercle.

Dans son Introduction aux Phènomènes, Géminos souligne dès ses premières lignes que :

" Le cercle des signes se divise en 12 parties, on désigne chacune de ses sections tantôt par le nom général de 12e, tantôt par un nom spécial à chaque signe, d'après les étoiles qu'il contient, qui donne à chacun sa forme caractéristique ...
On peut prendre le terme de signe dans 2 sens : c'est soit le 12e du cercle zodiacal, c'est-à-dire une certaine distance, limitée par des étoiles ou par de simples points, soit une figure formée d'étoiles, imaginée par analogie d'après la position des étoiles.
Il en résulte que les 12e sont de dimensions égales, car la dioptre permet de diviser le cercle des signes en 12 parties égales, tandis que les signes-constellations ne sont ni de dimensions égales ni composés d'un nombre égal d'étoiles et ne remplissent pas toujours l'espace dévolu à chaque 12e
Certains signes sont trop petits, comme le Cancer qui n'occupe qu'une faible partie de la surface propre, d'autres débordent largement et annexent certaines fractions des signes qui les précèdent ou qui les suivent, comme la Vierge
Sur les 12 signes, certains ne sont pas situés en entier dans le zodiaque, ou bien ils débordent vers le nord, comme le Lion, ou bien vers le sud, comme le Scorpion ".

Géminos, Introduction aux phénomènes

Dans sa Composition mathématique, Claude Ptolémée affirme que :

" Nous nous conformerons à l'usage abusif de donner les noms des signes d'animaux, aux 12e (dodécatémories) du cercle oblique [le zodiaque], comme si leurs commencemens étaient pris juste des points tropiques et des points équinoxiaux et nous appellerons Bélier la première dodécatémorie, à partir du point équinoxial du printemps, en allant vers les points consécutivement suivants de la révolution du monde (d'occident en orient)
Taureau, le second 12e, et ainsi de suite selon l'ordre des 12 signes, tel qu'il nous a été transmis ".

Ptomélée

Diffusion du zodiaque hors de Grèce

On a longtemps cru que le zodiaque avait été transmis aux peuples orientaux par les Grecs.

Il en était ainsi pour M. Letronne, qui écrivait :

" Les 12 signes du zodiaque grec, noms et figures, nous sont connus dès le temps d'Eudoxe de Cnide (370 à 380 AEC).
On les retrouve à très-peu près les mêmes, et dans le même ordre, sur les monuments écrits ou figurés de l'Égypte, de la Perse, de l'Inde et de la Chine ".

Letronne, Sur l'origine du zodiaque grec

Dans une étude plus récente, Jonas Carl Greenfields en 1995 ont montré que le zodiaque mésopotamien a été transmis en araméen et en hébreu directement sans passer par la langue grecque, à l'exception du signe de la Vierge qui aurait dans ces langues une origine grecque.

Mais quelques années plus tard, Roland Laffitte montrait que la Vierge du zodiaque araméen de Qumran, soit Btūlta, et la Btūlta hébraïque ne devaient rien à une entremise grecque.

Il en est de même pour le zodiaque égyptien, directement hérité lui aussi de Mésopotamie, et du zodiaque sudarabique.

Les différents zodiaques arabes

Signes du zodiaque

Le signe d’al-Asad (Le Lion) chez l'astrologue Abū Macšar 850 de notre ère

Il existe différents zodiaques arabes, directement issus du zodiaque mésopotamien :

    • Un zodiaque safaïtique (Ier - IVe siècle de notre ère), servant de calendrier et édité par Ahmad Al-Jallad
    • Des zodiaques nabatéens (IIe siècle de notre ère), notamment le relief de Khirbat al-Tannur, mais qui ne livrent hélas pas de noms
    • Un zodiaque sudarabique [incomplet], établi à partir de reliefs d’horoscopes de fondations d'édifices palaciaux (IIIe - IVe siècle de notre ère) par Roland Laffitte
    • Un zodiaque arabe traditionnel dont la plus ancienne attestation est, selon l’érudit persan al-Bīrūnī, l’horoscope de fondation de la ville de Bagdad en 762

Si les noms des constellations de l'astronomie arabe héritée des Grecs ont pu être traduits par les Arabes, les noms grecs du zodiaque n'ont jamais remplacé les noms du zodiaque arabe classique.

Un loubok russe

Lorsqu'il divise, à la suite des astronomes mésopotamiens, le cercle de l'écliptique en 12/12e (dodécatémories), Eudoxe ne fait pas la confusion entre constellations zodiacales et signes du zodiaque.

Un signe n'est en effet pas une constellation, c'est-à-dire une figure projetée sur la sphère céleste et rassemblant des étoiles et dont le nom peut traduire la place dans la figure (par exemple, le Cœur du Lion), et signes zodiacaux.

Un signe est pour lui une 12e partie du cercle écliptique, et il ne fait qu'appeler, là encore à l'instar de ses prédécesseurs mésopotamiens, ces signes ou dodécatémories du nom de la constellation la plus proche, lesquelles s'étalent sur l'écliptique selon une taille variable, à l'exception d'Ophiuchus, qui n'est traversée par l'écliptique que sur une très faible longueur.

Eudoxe place aussi les points équinoxiaux et solsticiaux au milieu des signes.

Hipparque a déplacé ces points au début des signes afin de pouvoir résoudre les problèmes de trigonométrie sphérique qu'il a rencontrés.

Cette convention perdure aujourd'hui.

Les 2 Grands Dossiers