Cabinet Astrologie & Astronomie

La Carte du Ciel

La Carte du ciel

Autrefois, dresser une carte du ciel était une opération relativement complexe qui nécessitait des outils spécialisés et un certain savoir-faire.

Actuellement, un ordinateur et un bon logiciel permettent de calculer et dessiner une carte du ciel instantanément.

Avant l'informatique, cela nécessitait généralement une table d'éphémérides, donnant les longitudes des astres et parfois une table des maisons adaptée au système de domification utilisé pour déterminer le début et la fin des maisons.

On utilisait aussi fréquemment des tables de logarithmes appropriées du moins jusqu'au moment où les calculatrices se sont répandues.

Données requises

Un thème astrologique est toujours dressé pour un lieu et un moment donnés.

Il faut donc connaître le lieu et l'instant exact de l'évènement dont on cherche à dresser la carte du ciel.

La carte sera d'autant plus précise que les données seront précises.

Pour un thème natal, il faut idéalement connaître le moment de la naissance le plus précisément possible.

Dans la pratique, les astrologues doivent bien souvent se contenter d'une heure approximative.

Les calculs nécessitent aussi la connaissance de la longitude et la latitude géographiques de l'événement.

Sa précision est moins déterminante que le moment de l'événement, mais une précision de l'ordre du degré est souhaitable.

La précision du moment de l'événement est surtout importante pour le calcul de la domification et donc de l'ascendant, car en moyenne, il progresse de toutes les 4 minutes.

Si on effectue le calcul avec des tables, il faudra déterminer le TU (temps universel) et letemps local correspondante.

Pour obtenir le temps universel, il faut connaître le régime horaire en vigueur au moment de l'événement.

Ce que l'on peut obtenir à partir d'ouvrages spécialisés.

Les opérations sont très simplifiées si on utilise des moyens informatiques performants.

Il suffit, dans la plupart des cas, de fournir le nom du lieu connu le plus proche, la date et l'heure civile.

Si on effectue le calcul avec des tables, il faudra déterminer le temps universel en consultant une table des régimes horaires en vigueur pour le lieu et la date considérée.

Ce temps universel permettra d'interpoler les positions des astres donnés par les éphémérides pour chaque jour à minuit.

On peut déterminer le temps local à partir du temps universel et de la longitude géographique du lieu, si on tient compte que la terre tourne de 1° toutes les 4 minutes d'Ouest en Est.

Si le lieu se trouve à l'Est de Greenwich le temps local vaudra le temps universel augmenté d'autant de fois 4 minutes que de degrés de longitude.

On retranchera cette valeur si le lieu est à l'Ouest de Greenwich.

Ce temps local sera utilisé pour interpoler et corriger le temps sidéral lu dans les éphémérides.

Il faut apporter une correction de 10 secondes par heure lors du calcul, tenir compte que le jour sidéral vaut 23 h 56' et non pas les 24 h du jour solaire moyen.

Il reste une petite correction à faire pour tenir compte de la longitude, car le temps sidéral est donné pour Greenwich.

Les tables de maisons donnent la position des cuspides (pointes) des maisons dans les signes en fonction du temps sidéral ainsi obtenu et de la latitude géographique du lieu.

Dans certains cas, il conviendra de convertir la date en son correspondant dans le calendrier grégorien, notamment pour les dates antérieures à la réforme du calendrier julien de 1582 dont le moment de mise en application a varié selon les contrées.

Pour des thèmes anciens, l'heure peut être donnée directement en heure locale (généralement en temps solaire moyen, mais parfois en temps solaire vrai, la différence étant celle de l'équation du temps).

Dans ce cas, il faut calculer l'heure GMT ou TU à partir de l'écart entre le méridien considéré et le méridien de Greenwich.

Positions des astres

Symboles astraux

Pour monter la carte du ciel, il importe de déterminer la position des astres relativement à un lieu de la Terre.

Toutefois, pour dessiner la carte du ciel, seules les longitudes célestes ou écliptiques sont utilisées.

Comme les trajectoires des astres sont plus ou moins inclinées sur le plan de l'écliptique (l'écliptique est le plan qui prolonge dans l'espace l'orbite de la Terre autour du Soleil), cela revient à ne considérer que les projections des positions des astres sur ce plan de l'écliptique.

En apparence, le Soleil semble tourner autour de la Terre dans ce plan de l'écliptique.

Les astrologues ont divisé cette trajectoire solaire en 12 secteurs égaux, qui sont les signes conventionnels du zodiaque.

Le début de ce zodiaque est le 0° du Bélier (ou point vernal), à savoir l'endroit où le Soleil se lève à l'équinoxe de printemps.

Durant l'année, le Soleil parcourt chacun des 12 signes de ce zodiaque.

Le printemps commence quand le Soleil entre dans le Bélier.

L'entrée du Soleil dans le 4e signe, le Cancer, correspond au début de l'été et au solstice d'été.

Son entrée dans le 7e signe, la Balance, marque le début de l'automne et l'équinoxe d'automne, et finalement son entrée dans le 10e signe, le Capricorne, correspond au début de l'hiver et au solstice d'hiver.

On peut ainsi appeler ce zodiaque le zodiaque des saisons.

Pour le distinguer du zodiaque stellaire, les astrologues l'appellent parfois zodiaque tropical (ou zodiaque intellectuel).

Les astrologues repèrent les astres sur la carte du ciel relativement au début des signes zodiacaux plutôt que relativement au début du zodiaque.

Ils diront par exemple, que le Soleil est à 15° des Gémeaux et non pas que le Soleil se trouve à 75° du zodiaque.

Les astrologues modernes placent non seulement les astres connus des anciens, à savoir Lune - Vénus, Mercure - Soleil - Mars - Jupiter - Saturne, mais aussi les planètes découvertes ultérieurement : Uranus (1781) - Neptune (1846) - Pluton (1930).

Certains astrologues modernes y placent aussi certains astéroïdes, comme : Cérès - Pallas - Junon - Vesta - Chiron à côté des longitudes, certains utilisent aussi les déclinaisons des astres pour calculer certains aspects basés sur ces déclinaisons.

Actuellement la grosse majorité des astrologues utilisent des moyens informatiques ou des calculettes spécialisées pour déterminer les divers éléments de la carte du ciel, mais antérieurement les positions des luminaires (le Soleil et la Lune), comme celles des planètes étaient obtenues au moyen de table d'éphémérides.

Le principe de calcul au moyen d'éphémérides est le suivant :

Les tables d'éphémérides donnent la position des astres chaque jour à minuit Temps Universel (parfois à midi). Connaissant le temps universel de l'événement, une simple interpolation par règle de trois permet de déterminer la position de l'astre avec la précision requise. Les corrections sont généralement superflues pour les astres lents comme Jupiter, Saturne, et au-delà. Par contre, la correction sur la longitude sur la Lune est très importante, car elle progresse de plus de 12° par jour dans le zodiaque.

On pourrait éventuellement déterminer les positions des astres par calcul, mais cela relève de la mécanique céleste.

Le principe est grosso modo de calculer les positions héliocentriques de la Terre et de l'astre en fonction de la date julienne et ensuite d'effectuer un changement de coordonnées pour se ramener au système géocentrique.

Autres éléments astronomiques

On remarque ici au descendant (la flèche la prise en compte du nœud lunaire

Les nœuds lunaires

Les astres ne sont pas toujours les seuls éléments pris en compte dans les thèmes astrologiques. Les astrologues placent aussi sur la carte du ciel les 2 nœuds lunaires.

Comme l'orbite de la Lune autour de la Terre est inclinée par rapport à l'écliptique, cette orbite coupe ce dernier en 2 points opposés nommés nœuds :

  • Le nœud ascendant ou nœud nord (quand la Lune passe de l'hémisphère sud vers l'hémisphère nord)
  • Le nœud descendant ou nœud sud (quand la Lune passe de l'hémisphère Nord vers l'hémisphère sud)

Les anciens astrologues (dont Ptolémée), les utilisaient d'une manière beaucoup plus restrictive que les astrologues modernes (qui souvent les considèrent comme des astres), alors que ce ne sont que des points fictifs.

Le nœud nord était aussi appelé la tête du dragon(Caput Draconis) et le nœud sud, la queue du dragon (Cauda Draconis). Termes que l'on retrouve en Géomancie.

Les astrologues hindous les nomment respectivement Râhu et Ketu.

Les éclipses ont lieu quand les lunaisons (Nouvelle Lune et Pleine Lune) ont lieu à l'endroit des nœuds.

L'axe des nœuds tourne de manière rétrograde dans le zodiaque en un peu plus de 18 ans.

La lune noire

À la suite de Dom Neroman, certains astrologues prennent aussi en considération une Lune Noire, un point fictif, qui n'est autre que la position du 2e foyer de l'orbite lunaire projetée sur l'écliptique.

D'autres tentent aussi de trouver des significations à des éléments astronomiques analogues (Soleil noir, nœuds planétaires, etc.).

Concernant la Lune Noire, sa position est fortement dépendante de la régularité de la trajectoire lunaire.

Or celle-ci est perturbée par des influences gravitationnelles provenant de multiples planètes, en version mécanique newtonienne ou perturbation relativiste.

Cela implique plusieurs choses :

    • La position de la Lune Noire fluctue de manière quasi-chaotique, on précise donc toujours si on prend une Lune Noire moyenne ou vraie ;
    • Le peu de logiciels astronomiques intègrent son calcul, car ses équations sont particulièrement complexes ;
    • La personnalité et le travail de Dom Neroman ayant déjà été sujets à polémique, tous les astrologues n'en tiennent pas compte ;

Le soleil noir

À la suite du même auteur que pour la Lune Noire, est pris en compte un autre point fictif tel que le Soleil Noir.

Ce qu'en astrologie, est appelé Soleil Noir (ou apogée du Soleil), n'est du point de vue héliocentrique que le périhélie de la Terre.

La longitude du 2e foyer (SN) est la même que celle de l'aphélie (point de l'orbite terrestre où la terre est la plus éloignée du soleil).

Le Soleil Noir est entré dans le signe du Cancer en 1246 et n'en ressortira pas avant 3000, sa position actuelle est à 13° Cancer.

C'est un astre collectif coïncidant avec des formes d'événements extrémistes ou radicaux, qui ne parle qu'aux personnes dont le thème natal l'éclaire par une planète et en maison, à moins que la Lune Noire soit mise en lumière au moment de la naissance.

Les étoiles fixes

Pour chaque constellation en dehors de la bande zodiacale, on tient compte de l'étoile la plus brillante (c'est-à-dire l'étoile Alpha de la constellation).

Attention à ces constellations car, vu leur forte latitude écliptique :

  • Il peut y avoir des distorsions importantes à l'interprétation entre la position réelle et la position dessinée ;
  • Ce problème devient particulièrement prégnant lors de la domification, qui s'appuie sur une méthode de projection du cercle équatorial (cycle des heures) dans un repère topocentrique (cercle azimuthal). On ne projette plus sur l'écliptique / bande zodiacale, mais dans un repère horizontal dit altazimuthal. Pour une latitude écliptique croissante ;
  • Il devient également critique lors de la prise en compte de symbolismes comme la dignité, les paranatellons ou les parts arabes qui sont fondées sur le caractère diurne ou nocturne du thème. Tout ce qui précède l'Ascendant est réputé couché sous l'horizon, mais un astre à forte latitude écliptique peut très bien être levé tout en précédant l'Ascendant le long de l'Écliptique ;

On sait également que seules les Maisons aux angles (1, 4, 7, 10) sont importantes pour la prise en compte des influences stellaires pures. Ainsi Algol (l'étoile démon), la plus virulente de toutes, est nécessairement présente dans l'une des 12 maisons.

On tient généralement compte des étoiles fixes les plus importantes dans l'interprétation les Pléiades repérées par α Tauri (Aldebaran), β Orionis (Rigel), α Orionis (Bételgeuse), α Canis Majoris (Sirius), α Leonis (Régulus), α Virginis (Spica), α Bootis (Arcturus), α Scorpii (Antarès), α Lyrae (Véga), α Piscis Austrini (Fomalhaut), etc.).

Les étoiles sont relativement fixes (à la précession des équinoxes près).

4 étoiles fixes sont dites royales :

    1. Aldébaran
    2. Régulus
    3. Antarès
    4. Fomalhaut

L'astrologie prévisionnelle devrait s'articuler sur le passage des planètes en conjonction avec ces 4 étoiles formant une sorte de quadrilatère naturel dans le ciel.

Part de fortune et autres parts

L'astrologie arabe du Moyen Âge faisait un très grand usage des parts, qui ont été importées dans l'usage occidental à la Renaissance.

Ces parts (dites arabes) remontent en fait à un usage gréco-égyptien, elles sont déjà citées et utilisées par Ptolémée et Paul d'Alexandrie.

D'après le Dictionnaire astrologique de Gouchon, il existerait 60 parts, qui hormis la part de fortune, sont quasi totalement négligées par les astrologues actuels.

On obtient la position de la part de fortune en reportant à partir de l'ascendant la distance entre le Soleil et la Lune, en partant du Soleil comme point de départ, en opérant dans le sens correspondant à l'ordre des signes.

Les autres parts sont obtenues par des calculs analogues.

Les mi-points

Le mi-point est le point fictif de l'écliptique situé à égale distance entre 2 astres.

Il était déjà utilisé au XIIIe siècle par l'astrologue italien Guido Bonatti pour rectifier des thèmes.

Tombés par la suite en désuétude, les mi-points ont été remis en usage par des astrologues anglais et allemands, notamment Reinhold Ebertin.

Selon certains, l'introduction de ces points arithmétiques semble largement due à la recherche par les astrologues d'une clef manquante permettant de simplifier l'interprétation du thème, préférant à une synthèse trop complexe la fuite en avant dans une analyse toujours plus détaillée.

Les mi-points ont été introduits par Alfred Witte, le père de l'École de Hambourg et de l'Astrologie Uranienne, puis seront repris par Reinhold Ebertin et sa pratique de la Cosmobiologie, au début du XXe siècle, pour en finir avec le flou caractéristique des interprétations fondées sur des orbes jugés trop larges.

L'usage des mi-points est effectué avec précision. Par exemple, si le Soleil et la Lune sont séparés par un angle de 127⁰ (et 233⁰), les mi-points situés à 63⁰ 30' et 116⁰ 30' sont jugés plus importants que le trigone avec une orbe de 7⁰.

La rencontre des rayons, quelle qu'en soit la nature, sur l'axe des mi-points, est considérée comme plus certaine qu'une possible relation harmonique entre les 2 planètes distantes de 127°, et non de 120°.

La domification

Thème astrologique fondé sur les 12 maisons astrologiques
Les signes associés et leurs planètes maîtresses Manuscrit islandais du XVIIIe siècle

La domification (du latin domus signifiant : maison) consiste à découper la carte du ciel en 12 différentes demeures (ou maisons).

Une 1ere grande division est obtenue par l'axe ascendant-descendant.

Le degré du zodiaque qui se lève vers l'Est sur l'horizon et celui opposé qui se couche vers l'Ouest déterminent l'axe ascendant-descendant.

C'est une donnée commune à la plupart de tous les systèmes de domification utilisés.

L'axe Milieu du Ciel-Fond du Ciel est aussi une donnée commune à plusieurs systèmes.

Cet axe est obtenu par le méridien qui coupe le milieu des arcs diurne et nocturne.

Il est ensuite projeté sur l'écliptique.

L'intersection des 2 axes ascendant-descendant et milieu du ciel-fond du ciel donne 4 quadrants comprenant chacun 3 maisons.

Le découpage des quadrants en maisons est spécifique à chaque système.

Dans le système dit de Placide, le découpage est obtenu par la trisection égale des arcs diurnes et nocturnes et en projetant les points obtenus sur l'écliptique.

Du fait de la projection, les maisons obtenues ont des étendues inégales.

Les maisons opposées ont toutefois des tailles identiques.

La domification de Placide a un défaut rédhibitoire, car on ne peut domifier pour les latitudes circumpolaires.

Il y environ, 20 de système de domification.

Citons entre autres les systèmes :

  • De Placide (XVIIe siècle)
  • De Regiomontanus (XVe siècle)
  • De Campanus(XIIIe siècle)
  • D'Alcabitius (Xe siècle), déjà utilisé par Rhétorius l'Égyptien, astrologue byzantin du (VIe siècle)
  • Celui moderne du Docteur Walter A. Koch (1960)
  • L'un des plus anciens connus, celui dit Modus Aequalis dont les maisons sont toutes égales à 30° partant de l'ascendant et qui a été répandu par Julius Firmicus Maternus (IVe siècle)

Les maisons sont généralement numérotées de I à XII à partir de l'ascendant.

Les cuspides (ou pointes des maisons) sont généralement les frontières entre les maisons, sauf dans certains systèmes où les cuspides sont les milieux des maisons.

La maison I s'étend alors également de part et d'autre de l'ascendant.

La domification de Placide est parmi les plus répandues.

On peut l'établir aisément au moyen de tables calculées à cet effet.

C'est une table qui donne la position des cuspides des maisons dans le zodiaque en fonction de la latitude et du temps sidéral.

Données astronomiques

La Terre tourne sur elle-même en 24 h autour de l'axe nord-sud (les pôles) et ce d'Ouest en Est.

Elle tourne 1 fois sur elle-même en 24 h sidérales.

Pour un observateur terrestre, c'est l'ensemble du ciel avec tout ce qu'il contient qui semble tourner autour de la Terre, mais dans le sens inverse du mouvement réel de rotation de celle-ci.

L'observateur voit ainsi un astre se lever à l'Est, culminer à son méridien (au Midi), et se coucher à l'Ouest.

L'astre décrit de la sorte un arc sur la sphère céleste que l'on nomme son arc diurne.

L'arc parcouru par un astre entre son coucher et son lever est appelé l'arc nocturne.

La longueur d'un arc peut être exprimée en degrés ou en temps sidéral.

La Terre tournant sur elle-même en 24 heures sidérales, 360° équivalant ces 24 h sidérales, on la correspondance que est égal à 4 minutes de temps sidéral.

En général, les arcs diurnes et nocturnes des astres qui se lèvent ne sont pas égaux, cette longueur dépend de la déclinaison de l'astre.

C'est seulement quand la déclinaison est nulle l'arc diurne est égal à l'arc nocturne.

La domification, dite de Placidus (ou Placide), consiste en l'équipartition de tous les arcs diurnes et nocturnes.

Chaque semi-arc est divisé en 3 parties égales.

Hormis l'horizon et le méridien, qui sont des grands cercles, les courbes obtenues par l'équipartition de tous les arcs diurnes et nocturnes sont des courbes gauches iso-horaires dont l'intersection avec l'écliptique donne les cuspides des maisons zodiacales.

Ces courbes (ou domitudes) sont dans ce cas aussi appelées les courbes placidiennes.

Il est facile de connaître l'ascension droite du milieu du ciel, et donc du milieu de l'arc diurne puisque c'est le temps sidéral du lieu pour laquelle est dressée la carte.

Avec des moyens informatiques, le calcul, qui nécessite une connaissance de la trigonométrie sphérique, se fait par itération, mais il existe des méthodes mathématiques approchées donnant une précision suffisante.

Comme les calculs se font en coordonnées équatoriales (ascension droite et déclinaison), et que c'est la longitude céleste qui est utile pour positionner les cuspides sur la carte du ciel, un changement de coordonnées sera nécessaire.

Il s'ensuit que la cuspide de la maison I ou Ascendant (AS) est l'intersection orientale de l'horizon avec l'écliptique, l'intersection occidentale étant la cuspide de la maison VII ou Descendant (DS).

Par ailleurs le méridien du lieu coupe l'écliptique en 2 points opposés qui sont les cuspides des maisons IV et X, respectivement appelés Fond du Ciel (FC) et Milieu du Ciel (MC).

Avec ce système, les maisons sont généralement d'étendues inégales, sauf celles qui sont opposées.

Il est rare que les astrologues fassent ce genre de calcul, car les tables, dites des maisons, donnent directement la position des cuspides dans le zodiaque en fonction de la latitude géographique et du temps sidéral, par ailleurs l'usage d'un logiciel et d'un ordinateur ne nécessitent aucun calcul.

La domification Placidus est impossible pour les colatitudes inférieures à l'obliquité de l'écliptique (± 23°), donc au-delà (vers le Nord) du cercle polaire arctique et en deçà (vers le Sud) du cercle polaire antarctique.

En effet, il n'y a plus d'Ascendant ni de Descendant, car les astres sont soit toujours visibles, soit toujours invisibles, et ne se lèvent ni ne se couchent.

La domification Modus Aequalis est plus simple à calculer.

Une fois que l'on a obtenu la position de l'ascendant, toutes les maisons sont égales, et l'axe FC-MC est de ce fait perpendiculaire à l'axe Ascendant-Descendant.

Les cuspides sont les milieux des maisons.

Approche historique

La domification en 12 secteurs, par analogie aux 12 signes du zodiaque, n'a pas été utilisée d'emblée comme allant de soi par les premiers astrologues.

Après la division naturelle en 4 secteurs délimités par le méridien et l'horizon, et formant les 4 angles, chaque secteur a d'abord été divisé en 2 pour donner un schéma à 8 cases (octopos).

On voit apparaître le système à 12 cases dans L’Astronomicon de Manilius, timidement suivi par Claude Ptolémée, mais c'est surtout Julius Firmicus Maternus dans son Traité des Mathématiques célestes (IVe siècle) qui en fait une description aboutie qui fut reprise systématiquement par les astrologues ultérieurs.

Toutefois cela ne concerne que la représentation en 12 régions, car l'étendue des maisons, elle, a évolué en fonction des méthodes de domification.

Quant aux significations fondamentales des maisons, elles n'ont guère changé depuis.

On ne peut nier qu'il y ait une parenté entre les significations attribuées aux maisons et celles accordées aux signes du Zodiaque, comme si les premières en avaient été extraites.

Dans la plupart des systèmes de domification, les cuspides constituent le début et la fin des maisons.

Néanmoins, il semblerait qu'il s'agisse d'une dérive.

En effet, le mot cuspide signifie pointe (ou sommet en pointe) et non pas : limite - frontière - etc.

Les cuspides auraient été chez Maternus le centre des maisons, l'endroit où la signification est la plus prégnante.

Les 4 angles ont donné leur nom aux maisons où ils se trouvent, qui s'appellent pour cette raison des maisons angulaires.

Ce sont les maisons I - IV - VII - X.

Les maisons II - V - VIII - XI sont dites maisons succédentes, tandis que les maisons III - VI - IX - XII sont dites cadentes.

La position des Maisons dans le thème

La position des pointes ou cuspides des maisons sur la carte du ciel dépend de la méthode de domification choisie.

Nombre de méthodes, dont celles de Placide, de Campanus, de Regiomontanus ont au moins l'Ascendant et le Milieu du Ciel en commun.

Par contre, les cuspides intermédiaires sont positionnées différemment.

Pour la majorité des domifications, la cuspide marque le début de la maison, mais il y a des exceptions, et dans ce cas la cuspide marque le centre de la maison, comme dans la variante du Modus Aequalis.

Pour la plupart des méthodes de domification, bien que les arcs diurne et nocturne soient respectivement sectionnés en parties égales, la projection sur l'écliptique fait en sorte que l'étendue des maisons devient inégales.

Le Milieu du Ciel lui-même une fois projeté n'est plus perpendiculaire à l'axe Ascendant-Descendant, mais est plus ou moins incliné vers l'Ascendant ou vers le Descendant.

Une conséquence est qu'il arrive souvent qu'une maison fasse plus de 30° et qu'elle contienne de la sorte l'entièreté d'un signe du zodiaque.

Ce signe est alors dit intercepté et cela aurait une signification particulière lors de l'interprétation du moins pour certains astrologues.

Le Modus Aequalis fait exception, puisque cette domification n'est pas basée sur une équipartion des arcs diurne et nocturne. Dans ce cas le Milieu-du-Ciel est perpendiculaire à l'axe Ascendant-Descendant, et les cuspides des maisons s'obtiennent par division de chaque quadrant en 3 parties égales.

Pour des raisons mal élucidées, les astrologues numérotent les 12 maisons en sens inverse de celui du mouvement apparent des astres.

Ainsi, le Soleil à son lever entre en maison XII, puis passe par la XI, entre en X, où il culmine. Il traverse successivement les maisons IX - VIII et se couche au Descendant en maison VII.

Les Aspects astrologiques

L'aspect est un écart angulaire en longitude mesuré sur l'écliptique existant entre 2 corps célestes.

Classiquement, les anciens utilisaient 5 aspects auxquels ils attribuaient des symboles particuliers :

    1. La conjonction, quand les astres sont situés à un même degré du zodiaque
    2. L'opposition, où l'angle vaut 180°
    3. Le trigone (ou trine), qui est 1/3 d'un cercle ou 120°
    4. Le carré (ou quadrille ou quadrature), où l'angle vaut 90°
    5. Le sextile, avec un angle de 60°

À ces aspects majeurs, les astrologues ajoutent parfois des aspects mineurs :

    • Le semi-sextile (30°)
    • Le semi-carré (45°)
    • Le sesqui-carré (135°)
    • Le quinconce (150°)

Certains astrologues utilisent aussi les aspects képlériens, résultant de la division du cercle par 5 parties :

    • le quintile (72°)
    • le bi-quintile (144°)
    • le semi-quintile ou décil (36°)
    • le sesqui-quintile ou tridécile (108°)

Les aspects mineurs auraient été imaginés par Kepler, sinon utilisés par lui.

Il y a encore d'autres aspects, mais ils sont quasiment tombés en désuétude :

      • Les antisces et les contre-antisces. Il y a un aspect d'antisce quand 2 astres sont symétriques par rapport à l'axe des solstices (0° Cancer-Capricorne) et de contre-antisce quand la symétrie a lieu relativement à l'axe des équinoxes (0° Bélier-Balance)
      • Les parallèles et contre-parallèles sont des aspects non plus entre longitudes, mais entre déclinaisons. On parle de parallèle de déclinaison quand les astres ont des déclinaisons identiques ou proches et de contre-parallèles quand les déclinaisons sont égales ou proches, mais de signes opposés. L'orbe préconisé est habituellement de ou au plus. Les parallèles et les antisces seraient équivalents à une conjonction, et les contre-parallèles et les contre-antisces seraient plutôt analogues à l'opposition
      • La combustion est un cas particulier de la conjonction. Il y combustion lorsqu'un astre est à moins de 8° 30' du Soleil. De plus on parle de cazimi quand un astre est au cœur du Soleil, à moins de 16' près

Les aspects ne sont que très rarement exacts. Toutefois les astrologues admettent une certaine tolérance pour prendre l'aspect en compte. Il semble d'ailleurs que le premier usage des aspects ait été prévisionnel et non horoscopique, c'est le moment où l'aspect se formait qui déterminait une échéance.

Cette tolérance est appelée l'orbe. Cet orbe est fonction de la grandeur de l'aspect et des astres en présence. Il n'y a pas d'unanimité chez les astrologues pour la valeur à attribuer aux orbes. Comme ordre de grandeur, citons environ :

  • 10° pour la conjonction
  • 8° à 12° pour le trigone et l'opposition
  • 6° à 8° pour la quadrature
  • 4° à 6° pour le sextile

Quant aux aspects mineurs, les orbes sont de 1° à 3°.

Néanmoins les orbes sont parfois augmentés quand 1 ou 2 luminaires font partie de l'aspect. Un aspect est dit partil lorsqu'il se produit entre degrés identiques, mais il n'est vraiment exact que si l'orbe est inférieur à 1°.

L'aspect serait d'autant plus puissant qu'il est exact ou partiel et que les déclinaisons des 2 astres seraient très proches, et sa puissance diminuerait progressivement quand l'orbe augmente.

Application et séparation

Pour évaluer les aspects, il faudrait aussi tenir compte de ce qu'on appelle l'application et la séparation. Il est dit qu'une planète applique à une autre quand une planète plus rapide commence à former un aspect à une plus lente.

L'aspect est ensuite exact ou partiel, puis les planètes se séparent quand l'aspect se défait. Dans un thème les aspects qui appliquent seraient plus puissants à distance égale que ceux qui se séparent.

Les orbes pour l'application pourraient aussi être légèrement augmentés.

Aspects gauches et aspects droits

Les aspects gauches (ou senestres) sont ceux qui se forment dans le sens des signes du Zodiaque (sens anti-horaire), tandis que les aspects droits (ou dextres) se forment dans le sens opposé à celui des signes (sens horaire).

Les aspects gauches auraient une influence plus puissante.

Durée des aspects

Certains astrologues prétendent que l'influence de l'aspect doit être évaluée dynamiquement.

L'aspect serait d'autant plus efficient qu'il aura duré plus longtemps.

Pour ces astrologues, l'influence de l'aspect serait maximale un peu après son point exact, et les aspects formés par une planète rétrograde seraient renforcés.

L'occultation

Pour avoir une occultation (ou conjonction vraie ou une opposition vraie), il faut non seulement que les longitudes zodiacales soient identiques, mais que les déclinaisons le soient aussi. Comme cas particulier : Les nouvelles lunes et les pleines lunes sont respectivement des conjonctions et des oppositions soli-lunaires, mais les éclipses qui sont des occultations sont toutefois moins fréquentes.

Pour cela, il faut que l'aspect soit sur l'axe des nœuds lunaires autrement dit, que la lunaison se produise dans le plan de l'écliptique.

Aspects particuliers

Quand elles sont prises en compte dans l'interprétation, ne sont considérées généralement que les étoiles fixes les plus importantes comme Antarès - Aldébaran - Algol, etc..

Leur influence dépendrait en grande partie de leurs aspects (surtout conjonction et parallèle) avec un astre, mais elles n'auraient pas d'influence par elles-mêmes.

De nombreux astrologues tiennent aussi compte des aspects que font les astres avec certains points de la carte du ciel, notamment les pointes des maisons angulaires (cuspides des maisons I - IV - VII - X), la part de fortune, la lune noire, etc.

Les 2 Grands Dossiers